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« Les religieux ne possèdent aucune compétence particulière en l'élaboration de principes moraux. »
— Paul Kurtz, novembre, 2001
« Avec ou sans religion, les bons feront du bien et les méchants feront du mal ; mais pour que les bonnes gens fassent du mal, il faut de la religion. »
— Steven Weinberg, 1999
Les systèmes éthiques érigés sur des bases de dogmes religieux surnaturels sont essentiellement malhonnêtes. Au pire, ils sont des exemples évidents d'incompétence et de charlatanisme moraux.
2002-12-31
Les traditions et institutions religieuses se donnent le rôle d'arbitre privilégié en fait de morale, de posséder un expertise particulière en matière de morale et d'éthique. Au fait, il y a même des non croyants qui s'en remettent aux chefs religieux, ou qui reconnaissent en quelque sorte l'autorité de ceux-ci dans le domaine de l'éthique. Par exemple, beaucoup de parents qui ne sont pas eux-mêmes croyants considèrent néanmoins que l'instruction morale religieuse -- c'est-à-dire de la religion qui fait tradition dans la société dans laquelle ils ont grandi -- doit forcément faire partie de l'éducation de leurs enfants. Ces parents supposent, apparemment, qu'il soit impossible de vivre « bon » sans se référer, ne serait-ce qu'un peu, à une morale fondée dans la foi religieuse. Le paleontologue Stephen J. Gould, récemment décédé, s'avouait agnostique mais prônait le principe selon lequel la science et la religion représentent deux domaines distincts, qui ne se chevauchent pas ni se contredisent. Selon ce principe, à la science appartiennent les questions de vérité empirique, tandis que le domaine religieux serait celui de la morale et de l'éthique. [1]
Pourtant, la thèse selon laquelle la morale serait le propre des religions n'est qu'un idée reçue, sans justification. Plusieurs systèmes éthiques non religieux ont été proposés à travers l'histoire de l'humanité. Par exemple, la Règle d'or, qui prône la réciprocité et le respect mutuel dans les rapports humains, trouve ses origines dans de nombreuses traditions, dont plusieurs sont non religieuses. Le philosophe Paul Kurtz s'exprime ainsi à propos du principe de Gould :
Je crois que c'est une erreur. Au fait, à mon avis il faudrait établir une séparation entre l'éthique et la religion. Les religieux ne possèdent aucune compétence particulière en l'élaboration de principes moraux. Je dis cela parce qu'un travail considérable à été fait, durant l'histoire de l'éthique -- depuis Aristote jusqu`à Kant, John Stuart Mill, et John Dewey -- afin de démontrer que l'éthique peut être autonome et qu'il est possible d'établir les jugements moraux sur une base d'enquête rationnelle. [2]
Étant donné que le dogme religieux se fonde sur des croyances irrationnelles en des phénomènes surnaturels tels que dieu(x), l'âme, les esprits, les démons et les anges, le paradis et l'enfer, la création, etc., il faut se poser les questions suivantes : Que vient faire cette mythologie dans l'élaboration d'une éthique cohérente ? Pourquoi l'acceptation de ces vains concepts serait-elle une condition préalable de la morale ? Les systèmes religieux de croyances sont des inventions humains. Les écritures soi-disant « saintes » sont l'oeuvre d'êtres humains. Déclarer avec une certitude ostentatoire que la Bible ou le Coran ou le Bhagavad-Gita est la parole d'un quelconque dieu nest quun mensonge pieux. Si de nombreux individus croient sincèrement en la sainteté de ces écritures, le concept n'en demeure pas moins absurde.
Même les tendances religieuses modernes qui préfèrent une interprétation très métaphorique du dogme traditionnel s'appuient toujours sur des principes surnaturels tels que la croyance en un créateur omnipotent qui transcende le temps et l'espace. Tout théiste demeure essentiellement créationniste au sens générique du terme, quitte à situer cette création à plusieurs milliards d'années dans le passé.
En effet, si nous adoptons le simple principe éthique de l'honnêteté intellectuelle, nous nous trouvons alors dans l'obligation de reconnaître la conclusion suivante : Vu que les systèmes religieux de morale s'appuient sur des croyances non fondées et sont ainsi fondamentalement malhonnêtes, ils sont alors essentiellement immoraux. Si, par exemple, une autorité religieuse déclare que le mensonge est péché puisqu'il est incompatible avec la « volonté de Dieu », alors cette autorité est coupable d'hypocrise, car même si nous admettons l'existence de ce « Dieu », nous n'avons aucun moyen de connaître sa « volonté ». L'auteur de ces lignes possède une connaissance de la « volonté de Dieu » aussi approfondie que n'importe quel pape ou ayatollah, et cette connaissance est nulle.
Jusqu'ici nous avons discuté brièvement des bases surnaturelles des systèmes éthiques religieux. Il est utile de comparer ces derniers avec d'autres systèmes qui ne sont pas normalement reconnus comme religieux mais qui, comme la religion, établissent leurs théories ou leur croyances sur des bases sensiblement surnaturelles.
L'homéopathie est (ou se veut) une pratique médicale. Elle « traite » la maladie à l'aide de solutions tellement diluées que la concentration de l'ingrédient actif serait de l'ordre d'une molécule dans une piscine, donc si infinitésimale que cet ingrédient est, dans la plupart des cas, complètement absent. Pour que ces traitements soient efficaces, il faudrait que l'eau ait de la mémoire afin de se souvenir de ce qu'elle ne contient plus. (Sans parler des impuretés qui sont inévitablement plus concentrées que l'ingrédient « actif » absent...) Toutefois, selon la théorie homéopathique, elles sont quand-même efficaces et cela s'expliquerait par la « dynamisation » (un concept très floue) exécutée durant la préparation des dilutions. Cette théorie est manifestement en contradiction avec nos connaissances scientifiques actuelles. Alors, si elle était confirmée empiriquement (et elle ne l'a pas été), toute la physique et la chimie serait à refaire de fond en comble et cette confirmation de l'homéopathie déclencherait une révolution scientifique bien plus importante que celles d'Einstein, de Newton ou de Galilée. Puisque l'homéopathie est une pratique inefficace, elle est classée parmi les pseudo-sciences. Puisqu'elle est entièrement incompatible avec les connaissances scientifiques, solidement prouvées, du monde naturel, il faut aussi la considérer comme une théorie surnaturelle. L'homéopathie est un exemple évident du charlatanisme médical, et il faut donc considérer que tout praticien de cette pseudo-science qui exige une compensation monétaire pour ses « traitements » est médicalement incompétent. Et ce, à plus forte raison si des traitements homeopathiques sont utilisés à l'exclusion de traitements dont l'efficacité a été prouvée.
L'auteur s'excuse auprès de l'éventuel lecteur qui croirait en l'homéopathie, mais vous devriez vous informer un peu. Voir, par exemple, l'article La légende de l'homéopathie sur le site des Sceptiques du Québec.
Le lecteur connaît sûrement déjà cette ancienne superchérie divinatoire, se nommant astrologie, qui prétend prévoir le déroulement de la vie d'une personne, ou lui offrir une analyse psychologique, en s'appuyant sur la position et le mouvement des corps célestes au moment de la naissance de cette personne. Il suffit de dire que toute personne qui offre des conseils psychologiques basés sur cet art dans un but monétaire est un charlatan. Encore une fois, les Sceptiques du Québec mettent à notre disposition quelques textes dénonçant cette fraude.
Comme exemple de morale religieuse, considérons le Catholicisme romain et le système éthique prôné par le Vatican. (Nous pourrions aussi bien considérer une autre secte chrétienne, ou une secte d'une autre religion bien connue, monothéiste ou non.) La morale catholique se fonde sur la mythologie chrétienne classique. Cette mythologie est très riche en contenu surnaturel : un dieu personnel, anthropomorphe, omnipotent, omniprésent, omniscient et éternel ; la création ; l'âme ; le paradis et l'enfer ; le dernier jugement ; l'immaculée conception et la résurrection du messie ; la transubstantiation; l'exorcisme, etc., etc. C'est comme une saison entière d'émissions des X-Files, le tout dans une cosmologie à la portée de tous. Les catholiques plus sophistiqués, plus modernes, essaient de se tirer de l'embarras en adoptant une interprétation métaphorique des éléments les plus loufoques de ce fouillis, mais ils en acceptent tous un certain noyau, centré sur le dieu créateur personnel, l'âme et la résurrection.
À partir de cette confusion de mythes et de superstitions, l'Église catholique propose une pléthore de jugements moraux qu'elle essaie, avec un succès à la mesure de sa capacité et de sa puissance, à imposer à ses fidèles et même aux non croyants. Le concept de l'âme, par exemple, lui sert de justification pour son interdiction de l'avortement, la contraception, l'utilisation du condom comme mesure de prévention de la maladie, l'homosexualité, les rapport hétérosexuels avant ou hors mariage, la recherche sur les cellules souches embryonnaires, etc. Le Vatican ne se gêne pas du fait que l'âme est un mythe, un concept surnaturel entièrement incompatible avec nos connaissances scientifiques. L'Église catholique ne se contente pas de faire une promotion vigoureuse et acharnée de cette thèse pseudo-scientifique. Elle recueille aussi des sommes importantes d'argent de ses membres et profite considérablement des privilèges financiers que beaucoup de gouvernements confèrent aux institutions religieuses. Et avec tout cela, elle maintient la remarquable prétention de posséder une expertise particulière en matière d'éthique.
Les Trois Théories : Ce qu'elles ont en commun
Bien que le terme « charlatanisme » s'emploie surtout dans le sens de fraude médicale, si nous étendons cette notion au domaine de la morale (tout comme nous venons de l'appliquer à la psychologie en parlant de l'astrologie), il est évident qu'il s'agit d'un cas de charlatanisme dans le domaine de la morale et de l'éthique. Tout comme l'homéopathie qui se prétend une science médicale mais contredit les faits scientifiques bien établis, et tout comme l'astrologie qui se veut une science psychologique mais ne possède aucune base rationnelle, le christianisme en général et le catholicisme en particulier proposent un système de valeurs morales s'appuyant sur une mythologie surnaturelle. Chacun de ces trois doctrines est un exemple d'incompétence et de charlatanisme dans sa sphère d'activité respective.
Étant donné la nature fondamentalement irrationnelle de la morale catholique, considérons maintenant la position d'un prêtre ordinaire dans une paroisse où un nombre importants de paroissiens demeurent participants actifs de l'église. Le rôle traditionnel du prêtre catholique est celui d'un conseiller moral, une espèce de thérapeute pré-moderne qui recommande ou impose à ses fidèles une ligne de conduite « appropriée » dans les affaires personnelles ou sociales. Ce prêtre peut être un guide sympathique, il peut avoir un talent particulier pour le métier qu'il exerce. Après des années de pratique, il peut avoir acquis une certaine habilité dans ce rôle. Toutefois, si ses conseils s'inspirent essentiellement des principes du dogme catholique, il ne peut espérer à jouer un rôle positif. S'il conseille à ses paroissiennes de ne jamais utiliser de méthodes anticonceptionnelles, s'il ordonne aux paroissiens de s'abstenir de tout comportement sexuel jugé inacceptable selon le dogme catholique, s'il se sert de menaces de damnation éternelle en enfer ou de promesses de bonheur éternel au paradis pour motiver ses sentences, il devient forcément un charlatan moral. Ce n'est qu'en abandonnant le dogme de l'institution dont il est le représentant et en adoptant une attitude plus ouverte, plus humaniste, qu'il peut espérer aider véritablement ceux et celles à qui il offre ses conseils. Autrement dit, ce prêtre, cette « autorité » en éthique religieuse, doit, afin de ne pas faire plus de mal que de bien, devenir en somme non religieux.
On peut considérer que les exemples suivants de la malhonnêteté de l'éthique religieuse sont mineurs puisque leur conséquences ne sont pas extrêmement négatives, et peuvent même être positives, du moins à court terme.
Remarquons que même si les principes moraux dont il est question dans ces exemples -- gentillesse, franchise, amour, etc. -- seraient acceptés comme positifs par la plupart des gens, cela ne justifie pas l'utilisation du dogme religieux comme motivation. Il y a amplement de raisons bien terre-à-terre et réalistes d'adopter ces principes moraux positifs (d'où le fait que la plupart des gens les acceptent). Faire appel à un dieu ou autre mythe surnaturel -- au lieu de notre humanité -- ne sert qu'à aliéner et pervertir ces principes. La mère serait bien plus prudente d'évoquer la Règle d'or en demandant à son enfant, « Aimerais-tu que je te mente, ou que je te vole tes jouets ? » À un enfant plus âgé, plus mature, elle pourrait expliquer qu'un comportement malhonnête de sa part pourrait lui nuire à long terme. La charité pratiquée dans le but d'investir dans l'éternité convertit les actes généreux en une forme d'égoïsme bizarre. Selon H. L. Mencken, « la religion n'a pas fait la promotion de la charité, elle l'a abaissée. » S'il faut agir par intérêt, alors, que cet intérêt soit intelligent, réaliste, pragmatique : promouvoir la justice sociale serait dans l'intérêt de tout le monde puisque cette justice améliorerait, directement ou indirectement, notre qualité de vie à nous, les humains bien mortels vivant sur cette terre.
Une dernìère remarque concernant les conséquences occasionnellement positives de la moralité religieuse : les sceptiques ont un dicton piquant qui s'applique bien à cette situation. Même une horloge brisée affiche l'heure correcte deux fois par jour. Autrement dit, si votre science ou, dans ce cas-ci, votre morale, s'appuie sur un ensemble de croyances irrationnelles et surnaturelles, alors le seul hasard fera que vous viserez « juste » de temps en temps. Mais plus souvent, vous viserez très mal. Comme nous verrons dans les exemples suivants, une éthique fondée sur le surnaturel fait plus de mal que de bien.
Voici quelques exemples de l'application de divers principes moraux religieux où les conséquences sont gravement négatives. Dans ces cas, il s'agit clairement d'incompétence et de charlatanisme moraux.
Les suivants cas ont des conséquences encore plus négatives et destructrices. Ce sont des exemples d'incompétence morale extrême.
Un Exemple survenu lors de la Journée mondiale de la jeunesse
Un incident d'actualité récent nous sert d'éclaircissement de la nature de la morale religieuse. En juin 2002, Milton Chan, un jeune dissident catholique, distribue des condoms gratuitement aux participants de la Journée mondiale de la jeunesse (JMJ) à Toronto. Une soeur religieuse réagit avec colère, lui disant, « You're going to answer for it. God is good. You'll answer for your act » (« Tu en subiras les conséquences. Dieu est bon. Tu subiras les conséquences de tes actes ») selon le réseau de télévision CBC. Passons sur la contradiction évidente entre les deux parties de sa déclaration : la « bonté » et la menace, côte à côte. Supposons aussi que la bonne soeur ne faisait pas de menace personnelle : ce ne serait pas elle qui manierait le fouet.
Évidemment, la religieuse voulait dire que « Dieu » punirait le jeune homme. Pour quel tort ? Pour avoir eu le courage de défier l'Église catholique, d'avoir suscité un débat sur les politiques rétrogrades et dangereuses de l'Église en matière de sexualité et de reproduction ? Ou pour avoir eu le mauvais goût d'aborder de telles questions durant une visite papale ? Toute personne raisonnable reconnaîtra que le mérite positif de son geste dépasse de loin tout aspect négatif, s'il y en a. Cette soeur aurait la prétention d'être au courant de la pensée de « Dieu », la prétention de savoir que « Dieu » désapprouve le geste de Chan, et l'arrogance de s'appuyer sur sa prétendue connaissance de la volonté divine afin de faire une vague mais inquiétante menace. Mais de toute évidence, connaître la volonté de « Dieu » n'appartient pas plus à cette soeur qu'à Chan, qui, lui, avait le bon sens de parler en son propre nom et non au nom de quelque divinité. Si cette interprétation des paroles de la religieuse est exacte, alors cette soeur, comme l'Église à laquelle elle s'associe, est moralement incompétente.
Un exemple du danger réel que représente la morale catholique a été donné par la police torontoise qui a épaulé cette religieuse et son Église en interdisant à Chan de distribuer ses condoms.[3]
Voici un ultime exemple de charlatanisme, mais cette fois un cas où les trois sortes -- médicale, psychologique et morale -- convergent dans une association à caractère religieux qui nous montre les profondeurs vers lesquelles l'« éthique » religieuse peut s'abaisser. Il s'agit de la soi-disant « Catholic Medical Association » [5] qui se donne comme mission de promouvoir les principes de la foi et de la morale catholiques dans le domaine de la science et la pratique médicales. Ce qui veut dire, en des termes plus clairs : un fanatisme anti-avortement, une lutte acharnée contre les droits des gais et des lesbiennes (et en passant, mettant sur le dos des gais le blâme pour les scandales sexuels dans le clergé !), etc. Donc, une perversion générale de la pratique et de l'éthique médicales, soumises ainsi à l'idéologie catholique romaine. C'est-à-dire, faire de la science l'esclave de la mythologie.
Les religions sont des inventions humaines. Elles ont eu des périodes de développement, de décroissance et de recrudescence, elles ont évolué ou stagné, elles se sont fusionnées ou se sont divisées en schismes dogmatiques, etc. au cours de l'histoire de l'humanité. Vue cette présence, pour ne pas dire omniprésence, des religions dans l'évolution sociale, qu'en est-il des traditions morales religieuses ? Constituent-elles un apport positif pour le présent et le futur de l'humanité ? Dans le présent article j'affirme que, au bout du compte, les systèmes religieux de croyances sont nuisibles et feront toujours plus de mal que de bien tant qu'elles ne soient pas entièrement purgées de leurs éléments surnaturels. Et sans ses aspects surnaturels, elle cesseraient d'être des religions selon la signification généralement convenue de ce mot. En matière de morale et d'éthique, la meilleure religion est une absence de religion.
Il faut abandonner les systèmes d'éthique qui s'apparentent à la religion surnaturelle. D'aucuns réagiraient à cette proposition en exigeant que nous trouvions d'abord un remplaçant. Personnellement, je ne suis pas convaincu que ce soit nécessaire. Si nous reconnaissons que la morale religieuse est plus nuisible que bénéfique, alors la délaisser impliquerait un gain net. Aux militants anti-racistes on ne pose pas la question, « Mais si nous abandonnons le racisme, qu'est-ce qui le remplacerait ? » Il ne s'agit pas ici de confondre morale religieuse et racisme. Il s'agit plutôt de reconnaître que les deux sont nuisibles, et abandonner le nuisible constitue forcément un gain.
De plus, même si vous rejetez ce raisonnement et insistez sur l'importance d'un remplaçant pour les systèmes d'éthique religieux, nous constatons déjà le développement graduel d'un nouveau système, l'émergence d'un consensus sur les questions d'ordre éthique. Un grand nombre d'individus, d'organismes et de gouvernements ont déjà adopté, ou du moins se disent prêts à reconnaître, en entier ou en partie, les valeurs qui constituent ce consensus, c'est-à-dire les idéaux de la société démocratique : la justice légale et sociale, les droits et libertés de la personne, l'égalité des sexes, l'égalité des races, la séparation religion-état, la non-violence, l'universalité de l'éducation et des services médicaux, etc. C'est peut-être en développant et en raffinant cet ensemble de principes que l'humanité se dotera un jour d'un nouveau système d'éthique laïque, un système dont l'adoption sera quasi-universelle.
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