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Fédération nationale de la Libre Pensée (FNLP), 2004-01-23
L'Union Internationale Humaniste et Laïque (IHEU) a annoncé aujourd'hui que le Dr Younus Shaikh, emprisonné au Pakistan
depuis octobre 2000 sous le coup d'une condamnation à mort pour délit de blasphème, a été acquitté et remis en liberté
après un procès en appel et un nouveau jugement.
Dans le cadre d'une campagne internationale conduite par l'IHEU, le Dr Shaikh a été déclaré « prisonnier de
conscience » par Amnesty International, et plusieurs milliers de personnes à travers le monde se sont adressées
en son nom aux hommes politiques et au gouvernement du Pakistan.
Le procès du Dr Shaikh, qui s'est tenu pendant tout l'été 2001, s'est déroulé dans une salle de tribunal hostile,
remplie d'intégristes musulmans. Les deux dernières séances se sont tenues à huis clos avec des Talibans pakistanais
paradant en armes aux portes du tribunal. En octobre 2003, la Cour d'Appel a ordonné un nouveau procès au cours duquel
le Dr Shaikh a courageusement assuré lui-même sa propre défense, à la suite de menaces perpétrées par des intégristes
à l'encontre de ses avocats et de leurs familles.
...
L'IHEU condamne l'abus de pouvoir, l'emprisonnement sans fondement et les mauvais traitements infligés à cet homme courageux
et innocent contraint de passer plus de trois ans en prison, dont deux années en réclusion criminelle dans le couloir de la
mort.
...
A l'échelle internationale, les Humanistes lancent un appel au Président Parvez Musharraf et au parlement Pakistanais pour
l'abolition immédiate des ces lois profondément injustes qui entachent gravement la réputation de la nation et du peuple Pakistan.
Voir aussi :
Radio-Canada, Nouvelles, 2004-01-17
Le pape Jean Paul II a lancé samedi un nouvel appel à la paix et à la fin des conflits entre juifs et musulmans
à l'occasion d'un concert au Vatican pour la réconciliation entre les trois grandes religions monothéistes.
« L'histoire des rapports entre juifs, chrétiens et musulmans est faite d'ombres et de lumières et a
malheureusement connu des moments douloureux. Aujourd'hui, nous ressentons le besoin pressant d'une réconciliation
sincère entre les croyants en un Dieu unique », a affirmé Jean Paul II. « Nous devons trouver en nous
le courage de la paix », a-t-il ajouté.
Le Pape était entouré par l'ancien grand rabbin de Rome, Elio Toaff, assis à sa droite, et par l'imam de la mosquée
de Rome, Abdulawhab Hussein Gomaa, à sa gauche. De nombreux représentants des trois grandes religions étaient par
ailleurs au nombre des milliers de personnes invitées à ce concert.
Commentaire du webmestre :
Une alliance entre les trois grands monothéismes, c'est dangereux. Il s'agit d'un véhicule
pour l'obscurantisme et le pouvoir politique des institutions religieuses.
En ce qui concerne leurs voeux pieux pour la paix, voir les remarques de
Simon —
« On ne fait pas la paix en criant ciseaux ».
Le Monde, 2004-01-17
La réforme radicale du code de la famille, voulue par le roi Mohammed VI, affranchit la Marocaine
de la tutelle du père ou du frère, et lui confère la coresponsabilité de la famille. Le projet de
réforme de la moudawana, le code de la famille au Maroc, qui consacre dans sa nouvelle version
l'égalité entre les hommes et les femmes, a été adopté à l'unanimité par la Chambre des députés,
vendredi soir 16 janvier.
Désormais, la femme marocaine n'est plus sous la tutelle du père ou d'un grand frère, elle pourra
librement choisir son époux, établir des contrats de partage des biens acquis durant le mariage,
demander le divorce sans perdre la garde des enfants et le domicile conjugal, refuser la polygamie.
Pour la première fois dans l'histoire du royaume chérifien, est établie la coresponsabilité du père
et de la mère pour gérer la famille.
...
Près d'un demi-siècle après la Tunisie, le Maroc devient le deuxième pays arabo-musulman à
officialiser l'égalité entre les hommes et les femmes. Dans les deux cas, des lois modernistes
ont été imposées d'une manière volontariste par le pouvoir en place.
Le Devoir — Montréal, 2004-01-16
Illégal, discriminatoire et « néfaste pour la société ». La décision prise récemment par le diocèse de Montréal d'imposer un test de dépistage du sida aux aspirants prêtres suscite la colère du Réseau juridique canadien VIH-sida, qui a officiellement demandé hier à la Commission des droits de la personne et de la protection de la jeunesse du Québec d'enquêter sur cette pratique injustifiable. En marge, le Réseau exhorte également le cardinal Jean-Claude Turcotte à revenir sur cette décision hautement controversée.
Le Devoir — Montréal, 2004-01-06
De la nouvelle Constitution afghane, on peut se demander s'il faut en rire ou en pleurer. Après qu'on
eut montré la sortie aux talibans, il y a deux ans à peine, voilà que ces derniers ont réussi le
prodige d'imprimer leurs marques sur un texte réputé être fondamental. Les tristes sires subjugués
par le ténébreux mollah Omar sont parvenus à fondre dans le Coran les trois premiers articles de
cette Constitution rédigée dans le chaos. À l'instar de l'Iran, l'Afghanistan sera une théocratie.
L'article un stipule en effet que « l'Afghanistan est une république islamique ». L'article
deux déclare que la religion de l'État est « la religion sacrée de l'Islam », et que les
non-musulmans, les infidèles, « sont libres de pratiquer leur foi dans les limites de la loi ».
Afin que le religieux soit dominant, les délégués qui ont planché sur cette Constitution ont décidé que
l'article trois devait avoir une inflexion analogue aux deux premiers. De fait, il est précisé
« qu'en Afghanistan aucune loi ne peut être contraire aux croyances et dispositions de la
religion sacrée de l'Islam ». Bonjour la charia !
Il est écrit dans le ciel que, grâce à ce dernier article, les militants d'une lecture stricte du
Coran auront toute latitude pour conjuguer les lois à venir avec la charia. Le pire est que tout
cet exercice a été mené sous le patronage des Nations unies. Plus précisément de Lakhdar Brahimi,
l'envoyé spécial que Kofi Annan avait choisi pour accompagner et épauler les membres de la Loya Jirga
pour tout ce qui avait trait à la rédaction de cette Constitution. CQFD : l'ONU accorde sa
caution à la burqa et surtout à tout ce que cela suppose de conséquences.
De mauvais esprits ont tenté de faire avaler leur couleuvre en jonglant avec certains chiffres.
Lesquels ? Ceux qui balisent la composition de la chambre basse ou Wolesi JGirga. Les femmes
auront droit à 64 sièges sur... 250 ! Pour ce qui est de la chambre haute, la moitié du tiers
de ces représentants qui seront nommés par le président seront des femmes. La moitié du tiers !
À cet égard, les propos formulés par le représentant onusien sont dignes d'être relevés. Écoutons
Brahimi s'adressant aux femmes : « Vous avez beaucoup à faire, vous avez une longue
lutte devant vous. » Soit ce monsieur est un cynique, soit il est blagueur.
Cela étant, à la faveur de cette Constitution les Pachtounes ont repris bien des pouvoirs qu'ils
avaient perdus après l'offensive dirigée par l'armée américaine en décembre 2001. Ce retour a
d'ailleurs été vivement critiqué par tous les groupes ethniques qui formaient l'Alliance du nord
de feu commandant Massoud. Les Tadjiks, Ouzbeks et autres ont promis à mots à peine couverts que
jamais ils ne permettraient que les Pachtounes, groupe auquel appartient Hamid Karzaï, étendent
leurs tentacules. En clair, des affrontements sont en vue.
L'histoire amorcée par le renversement des talibans s'est conclue en farce.
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