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Archive des actualités

décembre 2003


Tribunal islamique à Toronto —  Quand la charia cause des frissons au Canada
Jean-Claude LECLERC

Le Devoir —  Montréal, 2003-12-22
On prévoit l'établissement, à Toronto, de tribunaux islamiques basés sur la loi charia.

...les appréhensions à l'égard de l'islam n'ont pas attendu le nombre pour se manifester. Aux images spectaculaires de la violence imputée à cette religion se sont ajoutées, aux yeux du public, les servitudes imposées aux femmes par les intégristes. Même au Canada, il ne manque pas d'occasions pour éveiller la suspicion. La dernière nous vient de l'Ontario, où un groupe entend former un tribunal islamique pour trancher des litiges d'ordre familial.
Les promoteurs de cette justice religieuse se sont empressés de dire que leur tribunal respecterait les lois du pays. Mais la nouvelle qu'une telle cour pourrait bientôt appliquer la charia au Canada n'a pas manqué de causer quelques frissons. Bien sûr, nul ne pense qu'on verra sous peu une lapidation à Toronto. Mais la seule idée d'une intrusion semblable dans le régime juridique du pays suffit à soulever la controverse.
...
Le problème qu'on redoute dans ce cas tient d'abord, non sans raison, aux prescriptions archaïques qui subsistent dans la charia. Des juristes, il est vrai, se font fort de faire évoluer ce droit, et l'islam est capable de changement autant que d'autres religions (le pape Jean-Paul II s'est élevé ces dernières années contre des condamnations à mort, une peine pourtant inscrite autrefois dans la législation de l'État du Vatican). Par contre, tout un courant prend encore à la lettre les règles traditionnelles du droit islamique.

Commentaire du webmestre :
La création de tribunaux spéciaux pour une communauté religieuse particulière constituerait un précédent dangereux, une mesure allant à l'encontre de la laïcité.


Défense de la laïcité - Jacques Chirac veut interdire les signes religieux « ostensibles »
AFP

Le Devoir —  Montréal, 2003-12-18

Paris - Le président français Jacques Chirac s'est prononcé hier pour l'interdiction à l'école des signes religieux « ostensibles », notamment le foulard islamique, la kippa et les grandes croix, malgré des mises en garde des autorités religieuses du pays.
...
« Les signes discrets, par exemple une croix, une étoile de David ou une main de Fatima, resteront naturellement possibles », mais « en revanche, les signes ostensibles [...] ne sauraient être admis », a-t-il dit. « Le voile islamique, quel que soit le nom qu'on lui donne, la kippa ou une croix de dimension manifestement excessive n'ont pas leur place dans les enceintes des écoles publiques », a souligné le président. M. Chirac a indiqué qu'il souhaitait qu'une loi comportant de telles dispositions, conformes à « une laïcité ouverte et généreuse », soit votée prochainement et « mise en oeuvre dès la rentrée [scolaire] prochaine », en septembre 2004.
Dans une récente déclaration commune, les Églises catholique, protestante et orthodoxe avaient mis en garde contre un tel projet. Le Conseil français du culte musulman (CFCM), organisme représentatif des musulmans, s'est prononcé avec vigueur contre ce projet. Après l'intervention de M. Chirac, le CFCM a d'ailleurs appelé sa communauté à la « sagesse » et à « la réflexion dans le calme ». Pour sa part, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a estimé que les propos du chef de l'État « paraissent répondre à un principe essentiel : tous ceux qui vivent en France doivent se soumettre aux règles et coutumes de la société française ».
Au cours des dernières semaines, le port du foulard a provoqué en France un vif débat qui a cristallisé les difficultés d'intégration et le sexisme. M. Chirac a indiqué qu'il allait s'engager personnellement en faveur de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Il s'est aussi prononcé en faveur d'une loi empêchant qu'un malade puisse refuser, « par principe, de se faire soigner par un médecin de l'autre sexe » à l'hôpital public.
Évoquant la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905, qui a permis une « laïcité apaisée », M. Chirac a longuement évoqué les intégrations de juifs en France depuis près de vingt siècles, les droits accordés aux protestants après les guerres de religion et l'apport à la République d'immigrants de nombreux pays, dont l'Italie, l'Espagne, le Portugal et la Pologne.
L'islam a « toute sa place ». Il a insisté sur l'émergence de l'islam, devenu la deuxième religion par le nombre de fidèles. « À cet égard, l'islam, religion plus récente sur notre territoire, a toute sa place parmi les grandes religions présentes sur notre sol », a-t-il affirmé.
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Insistant aussi sur la nécessité de mieux lutter contre « la xénophobie, le racisme, en particulier l'antisémitisme », M. Chirac a fustigé « l'exaltation des particularismes qui séparent » et « les dangers du communautarisme ».


Pour le retrait de l’article 51 du projet de constitution européenne —  Lettre du CLR au gouvernement et au président de l'Assemblée Nationale

Comité Laïcité République, 2003-12-15
Lettre et allocution du CLR lors du rassemblement européen laïque du 06 décembre 2003

A l’issue de son colloque International d’Artigues au cours duquel le prix international de la laïcité a été décerné à Chahdortt Djavann, auteur de « Bas les voiles » et Fadela Amara, présidente du mouvement « ni putes ni soumises », le Comité Laïcité République, en son nom et au nom de tous les membres et associations présentes, vous demande d’user de toute votre influence auprès des institutions européennes pour que l’article 51 soit retiré du projet de constitution européenne.
Cet article confère un rôle spécifique aux églises et présente un danger considérable pour la liberté de conscience en Europe.
Le Comité Laïcité République espère que le gouvernement français n’hésitera pas à suivre la voie courageuse où le gouvernement belge s’est déjà engagé depuis quelques temps.



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