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Rationalist International — #115, 2003-10
« On considère l'Inde, et spécialement Calcutta, comme le principal bénéficiaire des célèbres 'bonnes oeuvres' de Mère Teresa
envers les pauvres, et qui ont fait d'elle la catholique la plus fameuse de notre temps, un Prix Nobel de la Paix, et une sainte
vivante. Mais quand j'examine ce qu'elle a fait ici, je pense que l'Inde n'a aucune raison de lui être reconnaissante » a
déclaré Sanal Edamaruku, Secrétaire Général de l'Association Rationaliste Indienne et Président de Rationalist International,
dans une intervention faite à l'occasion de la béatification de Mère Teresa aujourd'hui. Et il poursuit :
Mère Teresa a fait une mauvaise réputation à Calcutta, donnant de la métropole indienne, belle, attachante, vivante, et
culturellement riche, l'image même de la saleté, de la misère, du désespoir et de la mort. Présentée comme un immense cloaque,
elle est devenue la toile de fond de son oeuvre de charité très spéciale. Son ordre n'est que l'une parmi quelque 200
organisations caritatives qui s'efforcent d'aider les habitants des bas-fonds de Calcutta à construire un avenir meilleur.
Sur le terrain, il n'est ni très visible, ni très actif. Mais d'énormes campagnes, comme celle qui fut faite autour de cette
histoire sans aucun fondement de son école pour 5000 enfants des bas-quartiers, ont donné à ses institutions une énorme
publicité internationale. Et suscité des dons énormes !
Mère Teresa a récolté des millions et des millions de dollars (certains disent des milliards) au nom des indiens pauvres—et
bien plus encore au nom des pauvres des autres « égouts » partout dans le monde. Où est allé tout cet argent ?
Il n'est certainement pas utilisé pour améliorer le sort de ceux à qui il était destiné. Les religieuses vont leur distribuer
quelques bols de soupe, et donner un refuge et des soins à quelques malades et souffrants. Et pourtant l'ordre le plus riche au
monde n'est pas vraiment généreux, car il vise à leur apprendre le charme de la pauvreté : « La souffrance des pauvres est
quelque chose de très beau, et la noblesse de cet exemple de misère et de souffrance est une grande leçon pour le monde » a
dit Mère Teresa. Devons-nous être reconnaissants pour un tel sermon, venant d'une milliardaire excentrique ?
La belle histoire de ses Maisons pour les mourants a tiré des larmes au monde entier. La réalité, pourtant, est scandaleuse :
dans ces petites maisons primitives et surpeuplées, de nombreux malades doivent partager leur lit avec d'autres. Sans souci de
l'hygiène, alors que nombreux sont ceux qui sont atteints de tuberculose, du SIDA ou autre maladie hautement infectieuse. Les
patients sont soignés avec de belles paroles et des médicaments insuffisants—voire périmés, administrés avec de vieilles
aiguilles, lavées à l'eau tiède.
On peut y entendre les cris de ceux à qui l'on extirpe des vers de leurs plaies ouvertes sans anesthésie. Par principe, on
n'administre pas de calmants puissants, même dans les cas graves, car selon la curieuse philosophie de Mère Teresa, « C'est
le plus beau cadeau pour un être que de pouvoir participer à la souffrance du Christ ».
Un jour elle a tenté de réconforter un malade qui hurlait de douleur en lui disant : « Vous souffrez, cela veut dire
que Jésus vous embrasse ! » L'homme devint furieux et répondit en hurlant : « Alors dites à votre Jésus
qu'il arrête de m'embrasser ! » Devons-nous éprouver de la reconnaissance parce que nous sommes les victimes de
cette charité d'un genre très spécial ? Pouvons-nous tolérer que des gens ignorants et sans défense soient utilisés
comme figurants dans le drame religieux, inhumain et cruel, de la souffrance du Christ ?
Quand Mère Teresa a reçu le Prix Nobel de la Paix, elle a profité de l'occasion que lui offrait son discours prononcé à Oslo
et diffusé par les télévisions du monde entier pour déclarer que l'avortement était le mal le plus grand au monde, et elle a
lancé un appel enflammé contre la régulation des naissances. Elle a reconnu que son oeuvre de charité n'était qu'une partie
du grand combat contre l'avortement et le contrôle des naissances. Cette position fondamentaliste est une gifle envers l'Inde
et les autres pays du Tiers Monde, pour lesquels le contrôle des naissances est l'un des leviers les plus importants du
développement et des transformations sociales. Devons-nous être reconnaissants à Mère Teresa de mener son offensive de
propagande contre nous avec l'argent qu'elle a collecté en notre nom ?
Mère Teresa n'a pas servi les pauvres de Calcutta, elle a servi les riches d'Occident. Elle les a aidés à surmonter leur
mauvaise conscience en obtenant d'eux des milliards de dollars. Certains de ses donateurs ont été des dictateurs et des
criminels, qui ont ainsi tenté de se blanchir. Ce n'est pas pour rien que Mère Teresa les a encensés. Mais la plupart de
ceux qui l'ont soutenue, pourtant, étaient des gens honnêtes; ils l'ont fait de bon coeur et avec de bonnes intentions,
mais ils ont succombé à l'illusion que la « madone des bas-fonds » allait sécher toutes les larmes, mettre fin
à la misère, et faire cesser toutes les injustices dans le monde. Ceux qui tombent amoureux d'une illusion refusent le plus
souvent de voir la réalité en face...
Voir aussi :
CBC Radio One: The Current, 2003-10-17
Lors d'une entrevue sur les ondes de CBC Radio (Radio-Canada de langue anglaise) le chanoine anglican américain David Anderson,
qui s'oppose à la nomination, par son église, d'un éveque ouvertement gai, déclare que cette reconnaissance des homosexuels
au sein de l'église pourrait déclencher des émeutes musulmanes au Nigeria. (Un grand nombre de chrétiens nigériens sont
anglicans.) Au dire de l'animateur de l'émission, voilà une très lourde charge de culpabilité à mettre sur le dos des
gais et de leurs alliés.
Voir aussi :
Commentaire du webmestre :
Quelle malhonnêteté. Le révérend chanoine veut blâmer les victimes du tort.
Au contraire, ce sont les religions qui sont responsables de l'homophobie et de la violence religieuses.
Le Devoir — Montréal, 2003-10-15
Washington -- Les millions d'écoliers américains qui prêtent quotidiennement serment devant Dieu vont-ils à l'encontre du
principe constitutionnel de la séparation de l'Église et de l'État ? La Cour suprême a accepté hier de se saisir de
ce dossier sensible.
Pour les neuf juges de la haute cour, il va s'agir de déterminer si le passage du serment proclamant « une nation sous
Dieu » est conforme au premier amendement de la Constitution des États-Unis, qui stipule que « le Congrès ne fera
aucune loi relative à l'établissement d'une religion ou en interdisant le libre exercice ».
Des millions d'élèves des écoles primaires récitent à leur arrivée en classe, chaque matin, le serment d'allégeance, au
pied de la bannière étoilée, la main sur le coeur. Chacun déclare à haute voix : « Je prête allégeance au drapeau des
États-Unis d'Amérique et à la République qu'il représente, une nation sous Dieu, indivisible, avec la liberté et la justice
pour tous ».
La tempête a été déclenchée l'an dernier par un Californien, Mickael Newdow, 49 ans à l'époque, un libre-penseur qui
refusait que sa fille, une écolière de neuf ans, prononce ce serment ni même l'entende tous les matins. Les critiques
avaient redoublé d'intensité après la décision de la Cour d'appel à San Francisco lui donnant raison et jugeant donc
inconstitutionnelle la référence à Dieu dans ce serment.
Le président George W. Bush, un méthodiste qui affiche souvent sa ferveur chrétienne, avait jugé « ridicule » la
décision de cette Cour d'appel, tandis que des parlementaires la qualifiaient de « folle » et « honteuse ».
La Cour suprême, généralement conservatrice, devrait rendre sa décision au cours de l'année prochaine.
Voir aussi :
Commentaire du webmestre :
Il est incontestable que l'insertion des mots « sous Dieu » dans le serment va à l'encontre
de la séparation de l'Église et de l'État. Mais la droite religieuse et au pouvoir...
cyberpresse.ca, 2003-10-10
Des représentants de l'Église catholique, partout dans le monde, demandent aux séropositifs de ne pas utiliser
de préservatifs, affirmant, contre l'avis des experts, qu'il ne protège pas du sida, révèle une enquête de la BBC.
Le virus HIV peut passer au travers de minuscules trous dans les préservatifs, ont déclaré des responsables de
l'Église catholique de quatre continents, interrogés par la BBC dans le cadre de son émission télévisée Panorama,
qui sera diffusée dimanche et dont des extraits ont été communiqués à la presse.
« Le virus du sida est environ 450 fois plus petit que les spermatozoïdes », affirme ainsi dans l'émission un
important cardinal du Vatican, Alfonso Lopez. « Le spermatozoïde peut passer facilement à travers le +filet+ du
préservatif », ajoute-t-il.
Une religieuse catholique conseille quant à elle à son maître de choeur, porteur du sida, de ne pas utiliser de
préservatifs avec son épouse car « le virus peut passer à travers ».
L'archevêque de Nairobi Raphael Ndingi Nzeki estime lui que les préservatifs ont aidé à l'extension de la pandémie.
« Le sida (...) s'est développé très vite à cause de l'existence de préservatifs », affirme-t-il.
Selon Panorama, ces allégation sur les préservatifs sont répétées aux fidèles sur tous les continents.
« De telles déclarations sont dangereuses », a réagi une porte-parole de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
« Nous sommes confrontés à une pandémie globale qui a déjà tué plus de 20 millions de personnes et en affecte
actuellement 42 millions ».
« Il y a tant de preuves qui montrent que les préservatifs ne laissent pas passer les maladies sexuellement
transmissibles. Quiconque dit autre chose a simplement tort », a-t-elle ajouté.
L'église catholique romaine est opposée aux méthodes non naturelles de contraception, affirmant qu'elles
encouragent la promiscuité sexuelle.
Commentaire du webmestre :
La politique de l'Église catholique en matière de SIDA est criminelle.
canoë.com, 2003-10-09
Les citoyens de pays où le sida fait des ravages se font dire, par lÉglise catholique, de ne pas utiliser
de condom car ces derniers, prétend le Vatican, comportent des trous minuscules via lesquels le virus du VIH
peut passer.
Des milliers de personnes sont ainsi mises en danger de contracter la maladie à cause de cette mise en garde
pour le moins étonnante.
LÉglise propage la « nouvelle » en Afrique, en Asie et en Amérique latine en dépit du consensus
scientifique selon lequel les condoms sont imperméables au virus du VIH.
Ainsi, au Kenya (où on estime que 20% de la population est atteinte du virus de VIH), lÉglise condamne
lutilisation du condom—quelle associe à la promotion dune trop grande promiscuité—et répète que le
préservatif nest de toute façon pas imperméable au virus. Larchevêque de Nairobi, Raphael Ndingi Nzeki,
clame même que le sida sest propagé à une vitesse vertigineuse...à cause de laccessibilité des condoms.
Les prétentions de lÉglise sont révélées par une émission de la BBC qui doit être diffusée dimanche prochain.
Au cour de cette émission—« Sex and the Holy City » (« le Sexe et la Ville sainte ») -,
le Cardinal Alfonso Lopez Trujillo, qui est président du Conseil pontifical pour la Famille, déclare que le virus
du sida est 450 fois plus petit que les spermatozoïdes et peut ainsi passer aisément à travers un condom.
Selon lui, la « marge dincertitude » représentée par le port du condom en regard à la santé publique devrait
obliger les gouvernements des différents pays à agir avec la même prudence quils le font vis-à-vis de la cigarette.
Le cardinal croit que la communauté scientifique se trompe lorsquelle prétend que lutilisation adéquate du
condom permet de se protéger du virus.
Au cour de lémission, le directeur dun centre de dépistage du sida situé à Lwak, près du lac Victoria,
déclare quil nest pas en mesure de distribuer des condoms à cause de lopposition de lÉglise.
Le Vatican est opposé à toute forme de contraception parce quil considère que lactivité sexuelle ne doit
pas être séparée de la procréation.
Commentaire du webmestre :
La politique de l'Église catholique en matière de SIDA est criminelle.
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