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Yahoo ! France Actualités, 2002-06-26
SAN FRANCISCO (AP) - C'est un jugement qui risque de faire beaucoup de bruit aux Etats-Unis. Pour la première fois, une cour d'appel a jugé anticonstitutionnel mercredi le Serment d'allégeance récité chaque jour par les écoliers américains depuis des décennies, en raison de la référence à Dieu rajoutée par le Congrès en 1954.
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Le Serment d'allégeance (Pledge of Allegiance), rédigé en 1892 et complété en 1954, est prononcé chaque jour par les élèves des écoles primaires américaines qui, debout devant le drapeau des Etats-Unis, la main sur le coeur, proclament : « Je jure allégeance au drapeau des Etats-Unis d'Amérique et à la République qu'il représente, une nation placée sous la protection de Dieu, indivisible et garantissant liberté et justice pour tous ».
Selon la 9e cour d'appel fédérale, l'expression « sous la protection de Dieu »... revient, pour le gouvernement américain, à reconnaître une religion en violation de la clause constitutionnelle qui a institué la séparation de l'Eglise et de l'Etat (Establishment Clause).
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...la cour d'appel a estimé qu'un athée ou un croyant d'une religion non judéo-chrétienne pouvait considérer cette mention comme une reconnaissance du monothéisme.
Toutefois, le gouvernement a déjà annoncé son intention de faire appel de cet arrêt pour obtenir son annulation.
Commentaire du webmestre :
Très bonne décision, tout à fait nécessaire pour respecter le principe de séparation état-église.
Malheureusement, il est probable que cette décision soit annulée en appel.
cyberpresse.ca —
La Presse, Montréal, 2002-06-09
La place publique est et doit être laïque, non confessionnelle, neutre.
On n'a jamais vu un athée se battre avec un agnostique pour la raison qu'ils
sont tels l'un et l'autre... L'absence d'hostilité entre ceux qui ne croient pas en
Dieu et ceux qui s'en fichent devrait être examinée avec attention au moment
où, de l'affaire du port du kirpan à l'école jusqu'au massacre du 11 septembre
perpétré au nom de la foi, se révèle un besoin criant.
Celui d'un nouveau militantisme de la laïcité.
...
Constatons : il n'y a pas de religions sans intégristes, alors qu'il n'existe nulle part une
telle chose qu'un intégrisme de la laïcité... Et n'oublions pas, avant d'accabler le
prochain de foi musulmane, ou juive, ou sikh, ou hindou, que les chrétiens ont les leurs aussi.
Précisons : ce n'est pas d'anticléricalisme qu'il s'agit ici, comme à l'époque où, au
début de la Révolution tranquille, nous avions des comptes à régler avec le clergé.
C'est fait. L'affaire, cette fois, est beaucoup plus sérieuse.
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Évidemment, nous serions mieux placés pour insister plus lourdement sur le respect
de la laïcité de l'espace public si nous-mêmes, comme société, respections ce
principe à la lettre. Nos écoles demeurent confessionnelles, faut-il le rappeler.
Et, de fait, on trouve des crucifix dans les salles des conseils municipaux !
Or, il s'agit de la perpétuation d'une erreur, de la persistance d'un anachronisme, d'un
jeu dangereux auquel nous nous adonnons en jonglant avec un principe essentiel.
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