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L'Étrange univers du chrétien homosexuel

Rand, David

Vu la tradition chrétienne condamnant tout plaisir sexuel, et en particulier condamnant les actes homosexuels, on peut s'étonner du fait que plusieurs églises et associations chrétiennes ont vu le jour au sein des communautés homosexuelles et lesbiennes. Toutefois, ces groupements homosexuels chrétiens constituent un phénomène principalement—quoique non exclusivement— américain et leur naissance s'explique par les conditions socio-politiques particulières aux États-Unis.
Je remercie Athéo, Dean Austin et Robert Feinstein pour leurs commentaires et suggestions.

Une adaptation de la version anglaise de cet article est parue dans la revue Free Inquiry, volume 24, numéro 6, oct./nov. 2004.

Des extraits traduits en italien sont aussi disponibles : Lo strano universo del cristiano omosessuale

2005-09-16



Le Christianisme et sa condamnation de l'homosexualité


La condamnation sans équivoque de l'homosexualité est un aspect bien connu et documenté de la tradition et de l'histoire chrétiennes. Cette tradition trouve ses racines dans le judaïsme à partir duquel s'est développé le christianisme. (Voir, à ce sujet, Lauritsen [1]). On trouve dans la Bible plusieurs proscriptions explicites de l'homosexualité [2][3]. Bien que les sociétés musulmanes aient fait preuve. à travers les siècles, d'une plus grande tolérance que les chrétiens et les juifs à l'égard des comportements homosexuels, la doctrine islamiste comporte aussi de ces condamnations [4]. Des chefs et porte-parole des trois plus importants monothéismes (judaïsme, christianisme et islam) ont fait, et continuent à faire, des déclarations assez claires à ce sujet. Quelques églises plus libérales ont commencé à tempérer leur doctrines et même, dans quelques cas, à reconnaître les couples de même sexe et à appuyer les droits des gais et des lesbiennes ; toutefois, ces institutions plus ouvertes sont marginales par rapport au courant majoritaire chrétien qui demeure nettement homophobe.

Étant donné ce triste compte rendu, on peut trouver suprenant le fait que plusieurs organismes chrétiens ont vu le jour, au cours des quelques dernières décennies, au sein des communautés homosexuelles et lesbiennes. (Plusieurs des ces organismes sont listés dans la section Liens du présent texte.) Généralement, ces groupements sont américains ou d'origine americaine, à quelques exceptions près. La plupart se trouvent dans des pays anglophones.


La Connexion américaine

L'essor des églises et associations chrétiennes gaies est un phénomène principalement—quoique non exclusivement— américain et s'explique en grande partie par la nature contradictoire du climat socio-politique américain. Les États-Unis sont un pays riche et développé, où le niveau de vie est assez haut en moyenne (bien que des écarts majeurs entre riches et pauvres demeurent évidents). Dans les moeurs de ce pays, la liberté personnelle de chaque citoyen et citoyenne est hautement valorisée. C'est aussi un pays dont les principes fondateurs, forgés dans le creuset de l'époque des Lumières au 18e siècle, incluent une stricte séparation entre les églises et l'état (bien que des cas significatifs de non-respect de ce principe soit nombreux depuis quelques années). Mais de l'autre part, la religiosité et surtout le christianisme—y compris ses variantes fondamentalistes— sont beaucoup plus répandus que dans les autres pays développés, et l'homophobie religieuse demeure très forte et dangereuse. Le puritanisme et la bigoterie des pèlerins qui ont fondé la Nouvelle Angleterre au 17e siècle sont encore bien vivants en Amérique moderne.



Groupements religieux gais et lesbiens

Plus straights que les straights


Chercher désespérément le respect

Les homosexuels ont été maudits, frappés d'anathème et ont été la cible de la haine et du mépris les plus profonds, et ce, de la part de presque tous les éléments de la société (et en particulier, de la part des institutions qui ont des prétentions d'autorité en matière de morale). Il n'est donc pas du tout étonnant que plusieurs membres des communautés gaies et lesbiennes aient voulu se donner une image « respectable », conformiste. Cette volonté de se couvrir de la chape de la bienséance est aux origines de la fondation et de la croissance des groupements chrétiens gais et lesbiens. Vu le notoire bilan historique de répression chrétienne dont les homosexuels ont été victimes, l'existence de groupements religieux de ce genre, parmi ceux et celles qui, en principe, devraient être bien avertis, est regrettable—mais comprehensible.

On pourrait penser que l'établissement d'associations chétiennes explicitement pro-homosexuelles constitue un joli pied de nez fait aux traditionalistes, un reproche bien mérité par les homophobes chrétiens auxquels on rend la monnaie, pour ainsi dire. Ces associations peuvent aussi servir d'appui moral aux individus ayant de la difficulté à accepter leur homosexualité à cause d'un heritage religieux homophobe. Mais ce rôle devrait être temporaire, car, au bout du compte, l'adoption du christianisme par les homosexuels est plus dommageable que salutaire.

Les chrétiens gais citent souvent le célèbre passage de Jean 8.7 : « Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre »—dans l'espoir de désarmer les homophobes chrétiens. Mais cette tactique est inutile et ressemble plutôt à un aveu de culpabilité, une reconnaissance de la désapprobation des homophobes tout en demandant poliment d'atténuer cette désapprobation puisque « tous » sont coupable de quelque tort. La faiblesse de cette approche est frappante.

Il faut bien poser la question : pourquoi une personne homosexuelle agirait-elle contre son propre intérêt en adoptant une religion qui a enseigné, et continue à enseigner, la haine de l'homosexualité et qui insiste que les homosexuels se résignent à une vie d'abnégation et de mépris de soi? (Il ne faut pas se laisser duper par le langage hypocrite des chrétiens qui « détestent le péché, mais aiment le pécheur ». S'ils étaient sincères, ils appuieraient les droits des gais malgré la désapprobation morale.)

Malgré l'extrême misogynie de l'Islam, il y a bien des femmes qui adoptent cette religion. Alors, comment peut-on demander aux gais de ne jamais faire l'erreur analogue ? Mais les gais, par contre, sont allés plus loin que ces musulmanes : ils ont été jusqu'à fonder de nouvelles associations chrétiennes—voire de nouvelles églises—dans leur empressement à adopter la foi de leur oppresseur. L'exemple le plus important est la Metropolitan Community Church (MCC). Cette église se décrit comme une association mondiale d'églises chrétiennes avec un programme particulier pour les communautés gaies, lesbiennes, bisexuelles et transgenres. Mais ce serait bien plus simple et plus honnête de dire que c'est une église gaie, une église rebelle qui s'est donné la mission de reconstruire le christianisme (ou plus précisément le protestantisme à saveur fondamentaliste) sans homophobie.

Si, comme prétendent les gais chrétiens, le courant majoritaire du christianisme se trompe en condamnant l'homosexualité, ne faudrait-il pas se demander si ce même christianisme se serait trompé sur d'autres questions importantes ? Avant d'essayer d'exciser la partie pourrie de la pomme, ne faudrait-il pas vérifier l'état de santé de toute la pomme ? Y a-t-il réellement quelque chose dans le christianisme qui vaille la peine d'être sauvegarder ? Les chrétiens gais n'osent même pas se poser ce genre de questions. Des gais religieux mais non chrétiens vous diront que la religion institutionnalisée en général et les institutions chrétiennes en particulier sont fondamentalement corrompues, mais il insisteront par contre sur l'importance de la « vraie foi », sans jamais donner de définition claire de cette foi. Mais s'ils acceptent quoi que ce soit sur la base de la seule foi, comment savent-ils que les homophobes chrétiens n'ont pas raison après tout ? S'ils rejettent le rationalisme pour adopter le fidéisme, alors tout est permis, y compris la bigoterie homophobe.


Foi et fétishe

Il faut dire que les gais ont subi, et continuent à subir, une brutalisation psychologique constante de la part des institutions chrétiennes qui condamnent, de façon obsessive, tout acte sexuel dont le but est autre que la fabrication de bébés. Ajouter à cela la supposition gratuite—propagée par tous les monothéismes—que la foi religieuse est une condition nécessaire à une vie moralement acceptable, et vous avez les ingrédients d'un assaut émotionnel qui fait ses victimes parmi les gens qui ne se reconnaissent pas dans le modèle ainsi véhiculé.

On a utilisé, usé et abusé du concept de « la foi » au point d'en faire une sorte de fétiche. La foi est devenue synonyme de bonté, rappelant un usage particulier du mot « chrétien ». « C'est un individu de foi profonde », dit-on, ou, « Elle est bonne chrétienne. » Ainsi, on suppose implicitement que toute personne sans foi religieuse est moralement douteuse, qu'il faut s'en méfier.

Quelle est la signification première du mot « foi » ? C'est un synonyme approximatif des noms « assurance » et « confiance », comme dans « J'ai foi en mon ami », ou du substantif « sincérité », comme dans l'expression « être de bonne foi ». Mais dans un contexte religieux, la « foi »  se réfère à un phénomène ou être surnaturel (tel que le dieu des monothéistes) ne faisant pas partie du monde réel, et dont l'existence ne s'appuie que sur une confiance, une certitude gratuite. Selon le Dictionnaire Universel Francophone [5], dans le contexte de la théologie chrétienne, la foi serait une « adhésion ferme de l'esprit à une vérité révélée », c'est-à-dire, sans fondement raisonné. Est-il légitime de fonder la morale sur une base aussi chimérique ? Mais telle est la connotation du mot « foi » : une vertu suprême, fondée sur des croyances vides, sans laquelle l'immoralité ou l'amoralité serait inévitable. Quelle foutaise.


Fierté et honte

Même l'expression désormais célèbre de la « gay pride » ou la « fierté gaie » n'est que le pendant symétrique de la honte que le christianisme cherche à imposer aux homosexuels. La fierté gaie se veut un acte de défi et de libération, troquant cette honte contre la valorisation de soi, mais au fond elle rappelle cette honte autant qu'elle l'éloigne. Au fait, ni l'une ni l'autre de ces deux réponses émotives ne convient dans les circonstances. L'orientation sexuelle et affective d'un individu n'est qu'un aspect de sa nature, un aspect pour lequel ni la honte ni la fierté n'est appropriée. Une expression du genre « liberté gaie », par exemple, serait bien plus appropriée car chacun de nous cherche la liberté de vivre sa vie comme il l'entend. La fierté n'a rien a voir là-dedans.



L'Homosexualité selon la Bible


Il sont plusieurs à vouloir nier l'observation que la tradition chrétienne est solidement homophobe et à tirer des conclusions plus équivoques de son histoire. Selon John Boswell, auteur de Christianisme, tolérance sociale et homosexualité (Gallimard, 1985), l'Église catholique a fait preuve d'une certaine tolérance à l'égard des homosexuels jusqu'au 13e siècle.

Embarrassés par les multiples condamnations de l'homosexualité dans les écrits « saints », les chrétiens gais se réfugient dans des questions fastidieuses de traduction et essaient de se convaincre que la Bible ne condamne que le libertinage homosexuel, ou la prostitution, ou ainsi de suite. Mais au bout du compte, de telles tergiversations sont inutiles car le bilan du christianisme dans sa pratique est assez clair, c'est-à-dire que la manière dont les églises ont interprété ces écrits a toujours été dans le sens de la condamnation, sauf quelques rares exceptions très récentes. Et de tout façon, la Bible n'est qu'un livre parmi tant d'autres. Ce serait de la pure folie de prendre ce livre—ou tout autre— pour la parole de quelque « Dieu ». Pourquoi accorder tant d'importance à ce que dit cette Bible à propos de l'homosexualité ou de toute autre question ? De quel intérêt sont ses déclarations, sauf pour les historiens et les anthropologues ?


Quiz express : La Bible condamne-t-elle l'homosexualité ?



Les Ex et les ex-ex


Si l'enfer existe, une de ses succursales se trouve sûrement au sein du mouvement soi-disant « ex-homosexuel », dont l'organisme Exodus[6] est probablement le plus connu. Tandis que la plupart des associations chrétiennes homosexuelles se donnent la mission de reconstruire le christianisme afin que celui-ci accueille et valorise les gais et les lesbiennes, le mouvement ex-homosexual, au contraire, encaisse entièrement (devrait-on dire « fièrement » ?) la condamnation chrétienne traditionelle de l'homosexualité. Ce mouvement, hautement saturé du dogme fondamentaliste, prétend qu'il est possible de guérir l'homosexualité, ou, au moins, de la contrôler, par une application assidue de la foi chrétienne. Cette affirmation est pseudo-scientifique, au mieux, car toutes les tentatives de modification de l'orientation sexuelle ont échoué depuis le début, il y a maintenant des décennies.

Exodus et leur espèce font un usage fréquent du jargon chrétien de l'« amour » pour la personne homosexuelle, et même du « respect » pour elle. Mais la minceur de ce vernis, et le mépris sous-jacent, sont évidents.

Les « ex-homosexuels » d'Exodus et des groupements sembables sont bien pitoyables. De temps en temps quelques-uns parmi eux cédent à la tentation, faisant les manchettes pour un jour en se faisant ainsi des ex-ex-homosexuels. Le film documentaire « One Nation Under God »[7] (1993) mettait en vedette deux hommes, anciennement porte-paroles importants d'Exodus, qui avaient quitté l'association après être tombés amoureux l'un de l'autre.



Homosexualité et l'Église Catholique


Toute discussion de l'homosexualité dans le contexte chrétien serait incomplète sans porter une attention spéciale à l'Église catholique romaine, de par son importance centrale dans la chrétienté, mais aussi pour la nature bien particulière—notamment le célibat obligatoire—du clergé catholique. Les scandales d'abus physiques et sexuels perpétrés par des membre de ce clergé et la « pédophilie » chez les prêtres déferlent dans l'actualité récente. Plusieurs commentateurs ont expliqué que, vu que la plupart des victimes étaient en fait des adolescents, on devrait plutôt parler de « éphébophilie ». Mais même avec cette précision, il semble que personne n'a bien compris le point essentiel de toute cette histoire : Si, à toute une caste d'hommes—le clergé catholique—vous accordez une autorité divine tout en leur privant d'un besoin humain assez primordial—la sexualite—, il faudrait vous attendre à ce que plusieurs de ces hommes abusent de leur très grande autorité afin de combler cette très grande lacune. C'est inévitable.

Le prêtre est, selon la tradition, le représentant de Dieu dans sa paroisse, et il ne se gêne pas pour utiliser ce pouvoir afin de manipuler et contrôler ses paroissiens. Il ne faut pas s'étonner que plusieurs s'en servent pour obtenir des faveurs sexuelles. Ajouter à cela la condamnation chrétienne du plaisir sexuel en général et de l'homosexualité en particulier, sans oublier que cette condamnation se justifie par un dogme sans fondements, et vous avez une situation explosive que la hiérarchie catholique a réussi, jusqu'à récemment, à contrôler et à taire.

Les apologistes catholiques se tordent les mains et accusent les gais de s'être « infiltrés » dans le clergé, mais ces protestations sont hypocrites. Le taux élevé d'homosexuels dans le clergé catholique est un secret de polichinelle depuis longtemps. Il est trop tard pour pointer du doigt les autres. Toutefois, il faut reconnaître que les prêtres qui ont des rapport sexuels, et en particulier des rapports homosexuels, se font complices de l'hypocrisie de la hiérarchie catholique. Même le gai ou la lesbienne ordinaire, membre de l'Église catholique, aurait de difficiles questions à poser à sa conscience—non pas des questions de morale sexuelle, mais plutôt des considerations d'honnêteté et d'intégrité intellectuelles.

Quant à l'association de catholiques gais s'appelant Dignité, son nom sonne on ne peut plus faux. Les autorités catholiques romaines s'opposent toujours, et de la façon la plus dogmatique, à toute expression honnête de l'homosexualité. Les membres de Dignité se trouvent donc dans une situation contradictoire, se prétendant catholiques tout en étant totalement rejetés par leur Église.


Plus d'excuse

Il y a une scène du film britannique Priest[8] (1994) dans laquelle le jeune prêtre gai—une nouvelle recrue et personnage principal du film—s'entretient avec un autre prêtre bien plus âgé, abattu par la vie de clerc. Le repas du soir achève, ils sont à table, tous les autres convives se sont retirés. Le vieux prêtre offre quelques conseils très pertinents à son jeune collègue enthousiaste mais troublé : Ne fais pas comme moi, ne laisse pas passer l'occasion de vivre pleinement ta vie ! Le message est clair : le vieux est probablement homosexuel lui aussi, ou du moins il a connu une vie d'abnégation de par son choix de carrière. À l'époque où un homme de son âge était jeune, l'homophobie en Grand Bretagne, et dans beaucoup d'autres pays, était bien plus forte qu'aujourd'hui, et le sacerdoce était peut-être pour lui une échappatoire, un refuge exclusivement mâle, à l'abri des pressions sociale d'hétérosexualité imposée. Mais de nos jours, la situation s'est considérablement améliorée (malgré la réaction chrétienne) et un jeune homme n'a plus cette excuse. À la fin du 20e siècle et maintenant à l'aube du 21e, un gai qui ferait la folie de devenir prêtre catholique ne mériterait plus notre sympathie. Comment pourrait-il ignorer l'absurdité de cette vocation et les ennuis auxquels ils s'exposerait ?


Réformer l'Église ?

Il serait naïf de travailler pour réformer l'Église catholique—par exemple en exigeant le droit de mariage pour les prêtres, ou, encore plus improbable, que l'Église accepte l'homosexualité. De toute façon, même si cela était possible, pourquoi se donner la peine ? Pourquoi investir tant d'efforts dans une institution qui a toujours été fondamentalement obscurantiste, et l'est encore, et dont la base dogmatique n'est que foutaises ? La seule réponse raisonnable est d'abandonner l'Église catholique—et toutes les églises—pour la laisser dépérir, tout comme elle a dépérit dans son ancien bastion, la France, après la loi de 1905 qui a imposé la séparation entre Église et état et mis un terme au salariat gouvernemental des prêtres.



Le Côté positif


Dans cette quête désespérée de respectabilité, les chrétiens homosexuels se leurrent car ils passent à côté de l'avantage que confère le fait de se trouver en marge de la société. Oui, l'aliénation et le rejet ont très souvent été le sort des gais, mais il y a un autre côté : une occasion privilégiée d'observer plus objectivement la majorité de laquelle ils sont exclus ; un point de vue de l'extérieur ; la possibilité de voir avec des yeux plus ouverts, plus critique, tout ce dont les gens dits « normaux » prennent pour acquis sans trop réfléchir.

Forcés par circonstance personnelle à mettre en question la norme de l'hétérosexualité obligatoire, l'homosexuel a l'opportunité de tourner sa marginalité à son avantage en mettant aussi en question les autres normes et idées reçues, telles que la « normalité » de la foi religieuse, ou du patriotisme, ou les idées reçues dans tout autre domaine, que ce soit politique, social, artistique, esthétique, etc.

Mais le chrétien homosexuel gaspille cette occasion et se lance sottement dans l'autre direction, vers un conformisme banal. Son obsession pour des arguties que la Bible n'est pas vraiment homophobe ne sert qu'à légitimer ce fétishisme biblique qui est une cause majeure de nos problèmes.

Tout cela, un ami l'a bien exprimé ainsi :

Ce sentiment tyrannique de ma « différence », source de tant de souffrance, m'a tout de même permis de voir le monde sur un jour différent, m'a permis de développer une sensibilité toute particulière qui m'est très utile dans mes recherches philosophiques et dans ma vie en générale, m'a donné une grande indépendance d'esprit et de l'esprit critique.



Notes et références


  1. .Religious Roots of the Taboo on Homosexuality —  de John Lauritsen
  2. .De l'Ancien Testament : « Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C'est une abomination. » Lévitique 18.22, « Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable ; ils seront punis de mort : leur sang retombera sur eux. » Lévitique 20.13, Bible, version de Louis Segond, 1910
  3. .Du Nouveau Testament: « C'est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes : car leurs femmes ont changé l'usage naturel en celui qui est contre nature ; et de même les hommes, abandonnant l'usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement. » Romains 1.26-27, Bible, version de Louis Segond, 1910
  4. .Homophobie musulmane : Voir, par exemple, l'article Islamic Ruling Concerning Homosexuality. L'auteur de cet article déclare que l'homosexualité est une perversion s'opposant à l'ordre naturel établi par Allah, une corruption et un crime contre le sexe opposé. L'homosexualité serait donc interdite et par la loi charia et par le Coran. La peine prévue est soit le fouet, soit la mort par lapidation. Qu'Allah soit loué !
  5. .http://www.francophonie.hachette-livre.fr/
  6. .Exodus International
  7. .One Nation Under God, 1993 un film de T. Maniaci et F.M. Rzeznik
  8. .Priest, film


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