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Extraits de Petite critique de la déraison religieuse

Chapitre 19 : Les valeurs sont-elles parfois religieuses ?


« Il faudrait réfléchir à ce cliché, jamais démontré, quoi qu'en disent certains intellectuels catholiques, que les valeurs religieuses ont été « fondatrices » de notre civilisation... L'histoire des dix-neuvième et vingtième siècles montre à l'évidence que les doctrines religieuses ont été davantage des freins que des stimulants à la modernisation de la pensée. De nos jours, qu'est-ce que l'idéologie religieuse a « fondé » d'important et qui pourrait servir encore de « fondement » pour l'avenir ? »

« ...certaines de ces valeurs qu'on dit spécifiquement chrétiennes, exprimées par des paroles de l'Évangile, ont été formulées bien avant et à bien des kilomètres de distance par Confucius ou Socrate... Toutes les valeurs associées aux religions auraient pu naître tout aussi bien dans un cadre profane...Et puis, combien de ces valeurs qui fondent la modernité, comme la dignité de la personne, le pluralisme culturel, la tolérance, la liberté de penser et de diffuser la pensée, l'égalité en droit de tous, le responsabilité collective de l'éducation et de la scolarisation, le choix de son destin, le droit à la dissidence, etc., se sont développées malgré les religions ou contre elles ? »

« Le plus grand défi qui se présente aujourd'hui est d'inventer une nouvelle morale sans ordonnateur extérieur, une morale qui jaillisse du dynamisme de l'être humain qui réfléchit sur ses conditions de survie comme espèce et sur ses principes de vie comme individu, une morale qui ne serait plus un devoir, mais un dynamisme intérieur. »



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