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« On peut facilement comprendre le refus de la souffrance. De grandes religions, le bouddhisme et, dans une certaine mesure, l'hindouisme, sont même entièrement basées là-dessus et elles n'ont aucune difficulté à recruter des millions de membres. Pour elles, la souffrance vient de la non-réalisation des désirs, ce qui est une vérité aussi simple que fondamentale. Comment y échapper ? Simple : en tuant les désirs ! Dès lors, plus de souffrance, le bonheur total ! Mais cette anesthésie des désirs n'élimine-t-elle pas du même coup ce qui fait le charme de la vie, la tension vers l'amélioration des choses ? Je ne pourrais jamais adhérer à une telle philosophie. »
« Le début de la sagesse et de la sérénité vient quand on a affronté lucidement et accepté le caractère éphémère de l'existence, quand on a éliminé tout désir de survie autre que le souvenir qui subsistera dans la mémoire des proches et qi nous fera apparaître quelquefois dans leurs rêves... Libéré de cet avenir illusoire, de « ce ciel qui n'existe pas », comme chantait Brel, on s'emploie alors à chercher le sens de la vie dans la vie elle-même, dans ce qui est à sa portée. On comprends alors que les religions ont peu à proposer hormis la consolation de leur espérance et qu'il n'est nul besoin d'un fils de Dieu pour enseigner l'humanisme, la solidarité, le partage, l'amour... »
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