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Archive des actualités

septembre 2002


Les grands départs —  Apostasie
Claude GIGUÈRE

Voir —  Montréal, 2002-09-26
Article sur l'apostasie, l'abandon public d'une religion

Le Vatican affirme rassembler plus d'un milliard de catholiques baptisés dans le monde, dont la moitié dans les Amériques et plus du quart en Europe.... Combien, parmi ce milliard de fidèles, appuient réellement les positions rétrogrades de l'Église, l'exemple de la condamnation de l'utilisation des contraceptifs, alors que le sida fait des ravages, étant sans doute le plus probant ?
Baptisés involontaires
À tous ceux qui furent baptisés sans l'avoir demandé, soit la quasi-totalité, et qui culpabilisent d'appuyer implicitement l'Église et le Vatican, les promoteurs de la débaptisation proposent de couper le cordon. Un peu comme on déchirerait sa carte de membre d'un parti politique. Il s'agit dans ce cas de faire sursauter prêtres et évêques en leur envoyant sous pli recommandé des demandes officielles d'apostasie. L'objectif avoué est de ramener les autorités religieuses sur terre en ce qui concerne le nombre réel d'adhérents à leur doctrine et de permettre à ceux qui le désirent de libérer leur conscience. Les plus convaincus des athées afficheront au mur comme un trophée leur nouveau baptistaire rehaussé de la mention « a apostasié sa foi ». Cependant, les chemins de la débaptisation sont semés d'embûches, tant au Québec qu'en France.
Marcel Beaudet, psychoéducateur quinquagénaire de la région de Montréal, a été élevé dans un environnement familial teinté par la religion. « Dès l'âge de 18 ans, je philosophais et les religieux du cours classique étaient incapables de répondre à mes questions. Ça m'a tracassé longtemps d'être un athée baptisé, jusqu'en 1999 alors que j'ai découvert un site Internet français expliquant la marche à suivre pour apostasier, ce que je me suis empressé de faire. » Après quatre mois de correspondance parfois houleuse avec l'église et le diocèse dépositaires des registres de son baptême, il a finalement obtenu son nouvel extrait de naissance, puis a créé une page Internet informative pour partager son expérience. « Il y a eu un peu de ressentiment dans ma famille, particulièrement chez une personne proche qui était croyante, et certains amis pourtant ouverts se sont étonnés de ma décision. » Mais pas de regrets, malgré les délais, la nécessité d'invoquer un possible recours à la Commission des droits de la personne pour être entendu sérieusement, et malgré les « peines » imposées par l'Église.
En effet, en plus d'affronter l'attitude parfois rébarbative des religieux face aux demandes d'apostasie, laquelle peut se traduire par des fins de non-recevoir, des refus ou des tracasseries administratives, les demandeurs du statut de libre penseur sont avertis officiellement de la « lourdeur des conséquences de leur geste ».
...
[Le] chancelier du Diocèse de Montréal, l'abbé Michel Parent, [...] a refusé net de répondre à quelque question ou de dévoiler le nombre de demandes d'apostasie reçues par année. Même le nombre de baptêmes est resté secret, malgré des appels répétés aux bureaux de ce diocèse qui regroupe plus de 1,5 million de catholiques. Impossible donc d'évaluer le nombre d'apostasiés que compte Montréal, encore moins la province.
Même silence en France, où l'Église ne lèvera pas le voile sur de telles statistiques. Philippe Seurre, président de la section de Franche-Comté de l'Amicale Athée, évalue que de 10 000 à 20 000 personnes ont fait le saut au cours des dernières années et que des milliers sont membres d'associations militantes. L'ouvrier de 35 ans insiste: des légions de citoyens sont athées de coeur, mais les activistes ne les pousseront pas vers l'apostasie comme leurs parents les poussèrent jadis dans le bénitier. « Nous ne faisons pas de prosélytisme en tentant de convaincre les gens comme le fait l'Église. Nous préférons qu'ils réfléchissent d'eux-mêmes. Il y a exception dans le cas d'une confrontation idéologique avec des membres de hiérarchies religieuses, on utilise alors de sérieux arguments scientifiques qui permettent de mettre en doute la conception religieuse du monde. Face à la science, il vient un moment où ils n'ont plus d'arguments. Ils ont beau tourner frénétiquement les pages de leurs bibles... » Comme les autres promoteurs de la débaptisation, Philippe Seurre souligne que l'invitation de passer à l'action ne s'adresse pas seulement aux catholiques, mais vise aussi les fidèles de toutes obédiences.
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Peu de militants au Québec
Au Québec, les insatisfaits peuvent se tourner vers la Commission des droits de la personne, et les tribunaux pourraient aussi être saisis de causes s'appuyant sur la protection des renseignements personnels. On trouve bien des athées activistes au pays, mais ils sont proportionnellement moins nombreux que sur le Vieux Continent, et leurs actions semblent moins concertées....

Voir aussi :


S.O.S. fantômes !
Mario ROY

cyberpresse.ca —  La Presse, Montréal, 2002-09-18
Éditorial au sujet des recherches de Serge Larivée sur l'irrationnel dans les médias.

Essentiellement, existent là deux problèmes. Le premier est que la science est mal connue et perçue comme vaguement inquiétante.... Le second est que, contrairement à l'adhésion spontanée et irrationnelle à une doctrine, la culture scientifique en est une d'acquisition de connaissances, de discipline et d'effort.


Pensée magique et pensée critique —  Entrevue : Pierre Cloutier, président des Sceptiques du Québec
Jeanne CORRIVEAU

Le Devoir —  Montréal, 2002-09-16

« Si Dieu existait, ça se saurait. On arrêterait d'en parler, de se chicaner et de se battre pour lui et pour cette idée. »

Voir aussi :


Les « pseudosciences » ont la part du lion dans les librairies
Marc THIBODEAU

cyberpresse.ca —  La Presse, Montréal, 2002-09-10

Demande populaire oblige, les librairies du Québec accordent beaucoup plus d'importance aux « pseudosciences » qu'à la vulgaristion scientifique.
Une nouvelle étude émanant de l'Université de Montréal indique en effet que les livres traitant d'ésotérisme, d'astrologie ou encore de nouvel âge occupent en moyenne sept fois plus d'espace sur les étagères.
L'auteur de l'étude, Serge Larivée, professeur à la faculté de psychoéducation de l'Université de Montréal, a visité une soixantaine de librairies réparties dans sept régions de la province pour en arriver à cette conclusion.
...
le chercheur...s'est aussi penché sur le contenu des bibliothèques de la province...Sur les 23 bibliothèques considérées, cinq contenait plus de recueils d'astrologie que d'astronomie. En moyenne, les deux types d'ouvrage étaient pratiquement en nombre identique.... Les Sceptiques du Québec avaient relevé le phénomèn au milieu des années 1990 en attribuant le prix « Fosse sceptique » aux bibliothèques de la Ville de Montréal.
...
L'omniprésence des « pseudosciences » est aussi évidente à la télévision et su Internet, note le chercheur.
...
« Les lecteurs ou les téléspectateurs de notre monde encouragent à leur insu leur propre sous-développement en redemandant toujours et encore, en raison de facteurs complexes et variés, des produits plus ou moins nocifs pour l'intelligence », prévient le professeur.


Sur la piste de Dieu dans le cerveau humain
Benoît Antoine BACON

cyberpresse.ca —  La Presse, Montréal, 2002-09-09
Article traitant de recherches en neurosciences sur les expériences subjectives dites « mystiques » ou « religieuses ».

L'humain croit-il en Dieu parce que son cerveau est biologiquement programmé pour le faire? Une nouvelle race de chercheurs, les neurothéologiens, se penche sur la relation entre notre perception du divin et la physiologie de notre cerveau. Leurs résultats relancent le débat: Dieu a-t-il bien créé l'humain, ou est-ce plutôt le contraire?
...
...à l'Université Laurentian de Sudbury, en Ontario, Michael Persinger arrive à induire des expériences mystiques en balayant le crâne de volontaires de faibles signaux électromagnétiques. Il rapporte que certains volontaires ressentent la présence d'un être tout près d'eux, que certains « se sentent touchés par Dieu » et que d'autres « ont peur et parlent de démons et de mauvais esprits ».
Persinger souligne que ces volontaires savent qu'ils sont dans un laboratoire et demande: « Pouvez-vous imaginer ce qui arriverait si ce phénomène se produisait tard la nuit, dans une église, une mosquée ou une synagogue? » Il avance que ses résultats démontrent que « la religion est une propriété du cerveau, seulement le cerveau ».
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La neurothéologie démontre que le divin et le neuronal sont intimement liés mais elle reste confrontée à l'éternel problème de l'oeuf et de la poule. Quant à Dieu lui-même, c'est peut-être Gorki qui avait raison: Est-ce que Dieu existe? Si tu crois en lui, il existe; si tu n'y crois pas, il n'existe pas (Les bas-fonds, 1902).

Voir aussi :

Commentaire du webmestre :
La neurothéologie ! L'invention de ce terme bidon est une autre illustration que le théisme est une pseudoscience à combattre au même titre que l'ésotérisme, l'astrologie, le spiritisme et les autres lubies surnaturelles du genre.
Cet article se veut équilibré, mais penche plutôt vers la thèse fantaisiste que la neuroscience aurait trouvé « Dieu » dans le cerveau. Heureusement, le chercheur Persinger, pour sa part, voit plus clair.


Les croisés font la loi —  Dossier
Jean-Gabriel FREDET

Le Nouvel Observateur : hebdo, 2002-09-05
La droite chrétienne américaine, le régime de George W. Bush, et une dangereuse tendance théocratique

Il y eut l'émotion. Puis la réaction. En exprimant de manière directe et sincère sa compassion et sa colère, George W. Bush a gagné ses vrais galons de président. Ses larmes, les mots qu'il a su trouver ont touché les Américains. Mais Bush est aussi un idéologue. Il a été élu avec l'aide des éléments les plus conservateurs de la vie politique des Etats-Unis pour incarner une certaine idée de l'Amérique. Cette idée, celle d'un pays sûr de lui et dominateur, résolu a se venger des offenses et à faire prévaloir ses intérêts, quitte à mettre à mal la coopération et les institutions internationales, Bush la suit pas à pas, encadré par ses mentors de la droite la plus dure Elu grâce à l'alliance de la droite religieuse et des néoconservateurs, George W. Bush paie ses dettes rubis sur l'ongle. Au risque de transformer l'Amérique en empire théocratique.
...
La montée de ce dernier est une revanche de l'Histoire. En 1992, George Bush père avait perdu l'élection présidentielle pour avoir refusé de se plier aux diktats de la Coalition chrétienne du révérend Pat Robertson, contempteur des « élites décadentes » et idole des intégristes et des bigots. Huit ans plus tard, son fils, George W., se garde bien de s'aliéner le vote des 50 millions d'électeurs partisans d'une « restauration de l'ordre moral » après les huit années « sataniques » de Bill Clinton et des démocrates, engagés, selon Gary Bauer, président du Centre de Recherche sur la Famille, « dans un processus de destruction systématique de la morale chrétienne au côté des féministes, des assassins d'enfants, des homosexuels et des athées ».
Elu grâce aux voix fondamentalistes, « reconverti » consacrant une heure chaque jour à la lecture de la Bible (après une jeunesse plutôt portée sur la bouteille), le président paie ses dettes. A la Maison-Blanche, son directeur de cabinet, Andy Card, est à la fois l'émanation et l'agent de liaison de la droite religieuse. Si Dick Cheney, le vice-président, est connu pour son activisme antiavortement, George W. Bush a mis aussi à la tête du Pentagone Donald Rumsfeld, surnommé Field Marshal von Rumsfeld, théologien de la libre entreprise, dont la légitimité est selon lui confortée par les Ecritures saintes. Son adjoint, Paul Wolfowitz, se situe résolument comme lui « à la droite d'Attila ».
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Avec des républicains sous influence religieuse, voici venu le temps de la République impériale, de la politique de puissance et d'Armageddon, l'ange exterminateur.


Un hôpital condamné pour avoir transfusé un témoin de Jéhovah

Yahoo ! France Actualités, 2002-09-04

LILLE (Reuters) - Dans un jugement en référé, le tribunal administratif de Lille a donné raison à une jeune femme de 24 ans, témoin de Jéhovah, transfusée contre son gré au centre hospitalier de Valenciennes (Nord) à la suite d'une hémorragie consécutive à un accouchement.
C'est la première fois, depuis la promulgation de la loi du 4 mars 2002 sur les droits des malades, que la justice tranche ce genre de dilemme, alors que des milliers de Témoins de Jéhovah revendiquent régulièrement auprès des médecins leur refus de toute transfusion sanguine.
La loi du 4 mars 2002 demande aux médecins de prendre en compte l'avis du patient.
...
Néanmoins, le centre hospitalier de Valenciennes a décidé de faire appel de ce jugement en référé, qui risque d'avoir des conséquences lourdes pour la prise en charge des patients, a indiqué à Reuters Santé, Johan Philippe, directeur général de l'établissement.
"Ce jugement n'est pas suffisamment fondé en ce qu'il considère que la transfusion a été réalisée alors qu'il n'y avait pas urgence vitale. Or, il y avait urgence", affirme-t-il. Et, selon lui, les médecins ont respecté "l'esprit de la loi sur les droits des malades".

Commentaire du webmestre :
J'espère que cette loi n'accorde pas aux parents le pouvoir d'interdire la transfusion à leurs enfants !


Médias, pseudosciences et sous-développement intellectuel
Daniel BARIL

Forum —  Université de Montréal, 2002-09-03
Descriptions des travaux de Serge Larivée, montrant la promotion des pseudosciences et de l'irrationel dans les librairies, les bibliothèques et sur Internet.

En tant que lieux privilégiés de la culture et du savoir, les librairies, les bibliothèques, la télévision et Internet encouragent le sous-développement intellectuel en offrant une gamme astronomique de produits pseudo-scientifiques plus ou moins nocifs pour l’intelligence.
C’est la critique sévère formulée par Serge Larivée, professeur à l’École de psychoéducation, au terme d’une étude portant sur l’importance relative que ces médias et établissements accordent à la culture scientifique et au paranormal.


La bénédiction de mariages gais pourrait créer un schisme chez les anglicans
Emily YEARWOOD-LEE

cyberpresse.ca —  Presse Canadienne, 2002-09-01

La bénédiction des unions de même sexe pourrait provoquer un schisme à l'intérieur de la communauté anglicane internationale, a affirmé l'archevêque Bernard Malango de Zambie qui participait, au cours du week-end, à une discussion sur le sujet en Colombie-Britannique.
L'archevêque a rencontré un groupe d'anglicans conservateurs qui contestent la décision du diocèse de New Westminster, en Colombie Britannique, de bénir les unions de même sexe.
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Aucune cérémonie n'a encore toutefois été officiée dans les faits.
En 1998, tous les évêques anglicans à travers le monde avaient souligné que l'homosexualité était incompatible avec la bible. Au Canada, 13 évêques anglicans ont déjà publié un document affirmant que la bénédiction d'unions de même sexe allaient à l'encontre des enseignements de la bible.



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