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Archive des actualités

août 2002


La lapidation du Nigeria
Serge TRUFFAUT

Le Devoir —  Montréal, 2002-08-21
Éditorial au sujet des effets néfastes de la loi islamiste au Nigeria et ailleurs

En janvier 2004, Amina Lawal sera lapidée. À moins d'une volte-face de la part des autorités, cette Nigériane de 30 ans devra subir le verdict arrêté par des bonshommes qui ont coulé l'État de droit dans la charia. En attendant le prochain épisode de ce dossier, une propagation de ces décisions est à craindre. L'adoption de la charia ne cesse en effet de progresser.
En octobre 1999, Ahmad Sani Yeriman Bakura, gouverneur de l'État de Zamfara, situé dans le nord du Nigeria, instaure la charia. Lors de sa campagne électorale, il s'était promis de forcer « le retour dans la voie du salut de notre religion » de tous les habitants des environs, y compris les catholiques qui, dans cet État, sont largement minoritaires. Depuis lors, pas moins de onze gouverneurs ont adhéré aux vues de Bakura. Dans la foulée, on a assisté au retour des amputations et des lapidations ainsi qu'à une exacerbation des relations entre catholiques et musulmans.
On estime qu'au moins 5000 personnes ont péri dans les affrontements entre groupes religieux depuis que le tiers des 36 États du Nigeria ont fait des préceptes de Mahomet la pierre angulaire de l'appareil judiciaire.
...
Pour contrer ce mouvement, on n'a rien trouvé de plus subtil que d'envoyer d'autres fondamentalistes. Lesquels ? Les protestants américains.
Au train où évoluent les choses, il faut s'attendre à plus de lapidations, à plus d'affrontements religieux. Pour tout ce qui a trait à la démocratie, il faudra repasser.


Ondes de choc : Amen
Richard MARTINEAU

Voir —  Montréal, 2002-08-01
Commentaires sur la Journée mondiale de la jeunesse (JMJ) qui vient de se terminer à Toronto, et l'état actuel de l'Église catholique.

Bon ! Le pape est parti, on va enfin cesser de nous casser les oreilles avec le renouveau de l'Église catholique.
On peut reprocher beaucoup de choses aux cathos, mais il faut leur reconnaître une qualité : ils ont un moral d'enfer. Leur institution croule sous les scandales, les accusations de pédophilie se multiplient comme des petits pains, un film à succès dénonce l'antisémitisme virulent de Pie XII, les églises se vident à vue d'oeil et le sida est en train de décimer un continent tout entier pendant que le Saint Père prêche contre le port du condom, et que font les amis de Jésus ? Ils se paient un gros party à Toronto, sous l'oeil bienveillant des caméras.
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Je regardais ces jeunes pèlerins parler de leur guide spirituel à la télé, et je me disais : « Cela me rappelle quelque chose. Mais quoi ? » Et puis soudain, ça m'est revenu. Les Raéliens.... Même sourire béat, même absence de critique, même admiration gaga pour leur gourou. « Il est bon, le pape, il est formidable, il n'a qu'à vous regarder et tout votre être tremble... »
...
...qu'est-ce qu'une religion, sinon une secte qui a réussi ?
...
Personne ne le dit, mais Dieu que la religion catholique est morbide. Toute cette fascination pour le sang, la souffrance, l'humiliation. La croix, le vinaigre, l'Apocalypse, la mer Rouge qui engloutit les Romains, le voile du temple qui se déchire... Moi, ça me fout le cafard. Pendant une semaine, on parle d'amour et de partage, et lors du gros party final, on se réunit en gang pour assister à la reconstitution d'une exécution. Chouette.
Comme disait l'autre : si Jésus avait été électrocuté, se promènerait-on avec des mini-chaises électriques dans le cou ?


Cette grande vedette populaire, Boy Jean-Paul, selon le magazine CROC (no. 61, août 1984) lors de sa visite à Montréal
Cette grande vedette populaire, Boy Jean-Paul, selon le magazine CROC (no. 61, août 1984) lors de sa visite à Montréal Cette grande vedette populaire, Boy Jean-Paul, selon le magazine La Vie en rose (no. 19, sept. 1984) lors de sa visite à Montréal
Cette grande vedette populaire, Boy Jean-Paul, selon le magazine La Vie en rose (no. 19, sept. 1984) lors de sa visite à Montréal

Grandes Gueules : N'ajustez pas votre appareil
Geneviève ST-GERMAIN

Voir —  Montréal, 2002-08-01
Autres commentaires sur la JMJ et l'Église catholique.

Toute la semaine dernière, nos ondes ont été consacrées à l'omniprésence papale. Pas moyen d'allumer la télé sans tomber sur quelque lancinant reportage en direct de Toronto.
Dès lundi matin aux aurores, avant même que le « Saint Père, notre pepa, notre grand-pepa à tous », comme l'a dit un jeune catéchumène enthousiaste, ne fasse sa première vacillante apparition, avait commencé la litanie des lieux communs les plus visqueux entendus à la télé. À côté de ce chapelet d'insignifiances à l'eau bénite, la couverture des matchs sportifs fait office de grand art. Cela sans parler des puceaux sanctifiés aux sourires béats, aux regards extasiés, qu'on nous a donnés à voir et à entendre. Un Woodstock chaste pour simplets. Le sel de la terre, la lumière du monde ! Je dirais plutôt la grande noirceur de l'hystérie charismatique collective.
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Au diable l'esprit critique, la distance journalistique, les nécessaires et brûlantes questions sur la pertinence et le sens de l'Église catholique dans une société dite laïque et pluraliste.
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Ce qui surprend encore plus, c'est la disproportion entre le contenu du discours d'un homme dont on a peine à saisir les râlements et le formidable engouement collectif que ces propos ont suscité. Ou comment les médias parviennent à créer de toutes pièces un simulacre de ferveur qui n'a rien à voir avec l'état réel de la foi. Funérailles de Lady Di, mariage de Céline, le badaud accourt en grand nombre, porté par la transe collective.
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Pour comprendre cette institution de l'hypocrisie et le zèle des médias, il serait utile de rappeler que derrière tout ce cirque est tapie une puissante et redoutable institution politique mondiale...
Au fond, pour tempérer les ardeurs manipulatrices de ce pouvoir désuet mais bien présent, faudrait-il qu'il existe un noyau d'individus, politiciens ou autres, décidés à réitérer la valeur émancipatrice de la séparation stricte entre la religion et l'État, fondement d'une véritable société civile.



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