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Un commentaire sur les réactions aux fameuses caricatures de Mahomet. Ce texte est extrait du périodique « Libre penseur Vaudois », Association Vaudoise de la Libre Pensée, Case Postale 5264, CH 1002 Lausanne. Il est reproduit ici avec la permission de l'auteur.
2006-03-04
A l'occasion de la publication des caricatures de Mahomet et des réactions qu'elles ont entraînées, nous avons lu et entendu à maintes reprises, de la part d'autorités religieuses, politiques, journalistiques que « les croyances religieuses ne doivent faire l'objet d'aucune critique ou moquerie » et que « toutes les religions méritent le respect ».
Nous, libres penseurs, récusons ces affirmations.
Les chrétiens dits « évangéliques », dont on évoque l'existence et le rôle depuis l'élection de Bush et la guerre en Irak, inscrivent dans leur doctrine ce principe : « Nous haïssons le péché mais nous aimons le pécheur ».
Les libres penseurs peuvent adopter cette règle, mutatis mutandis.
Nous respectons l'homme, le croyant—lorsqu'il est sincère dans ses convictions, ce qui est le plus souvent le cas—mais nous critiquons, nous condamnons et rejetons les croyances religieuses que nous jugeons illusoires, mensongères et, pour certaines d'entre elles, dangereuses ou néfastes. Et, s'il le faut, nous utilisons l'arme de la dérision. « De quoi ririons-nous si nous n'avions la religion » demandait le grand Voltaire.
Je n'éprouve aucun respect pour une croyance qui consiste à affirmer que « Dieu est amour » quand j'observe la misère humaine et animale.
Je condamne la croyance qui veut que je me reconnaisse « pécheur » et nécessiteux d'obtenir un « salut » grâce au sacrifice d'un innocent.
Je piétine la croyance en un « enfer » ; je ris de celle en un « paradis ».
Je ne ressens que mépris et indignation à l'égard d'une croyance qui veut qu'un « Dieu » exige que je coupe la vulve de ma fille ou le prépuce de mon fils.
Ce ne sont là que quelques exemples, choisis au hasard.
Mais je respecte l'individu qui, par ignorance, par incapacité de se dépouiller du conditionnement reçu, par faiblesse même, trouve son bonheur dans les absurdités, les contradictions et les illusions de la foi religieuse. A condition qu'il ne veuille pas m'imposer sa loi.
Et si le croyant voulait critiquer mon incrédulité, la dénoncer, la ridiculiser (si c'était possible !), je n'irais défiler dans aucun cortège, je ne brûlerais aucune ambassade, je ne demanderais aucune censure, aucune loi répressive ; je ne lui ferais aucun procès. Et je défendrais, bien sûr, son droit à pratiquer son culte pour autant qu'il soit dégagé de toute velléité de cléricalisme.
Nous respectons l'homme, nous défendons ses droits mais nous dénonçons le poison des religions, de toutes les religions.
Le blog de Gaspard Angeleri : incroyance.over-blog.com
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