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Archive des commentaires des visiteurs

avril 2011


Délit de blasphème

Alain MEURICE, 2011-04-30

Actuellement, au nom du respect d'autrui ou de l'opinion d'autrui, la critique des religions devrait s'effacer au fur et à mesure qu'on s'approche du dogme ou de l'intimité des convictions des croyants. C'est une conception assez étrange puisqu'elle impose des limites à l'investigation et qu'elle borne la curiosité humaine. Le libre examen de quelque doctrine que ce soit n'est que l'expression la plus libre de la curiosité de chacun à démêler le vrai du faux, du mensonge ou de la tromperie. La croyance religieuse est une opinion comme une autre et elle mérite d'être examinée, débattue, dénoncée, contestée avec la virulence la plus irrespectueuse ou moquée avec l'humour le plus irrévérencieux. La religion c'est avant tout l'imposition d'un système politique qui exige la soumission et qui est bâti sur un fatras de superstitions. Ceci pour légitimer un système de privilèges au profit d'une caste.

A ce titre, la critique des religions doit pouvoir s'exercer sans pour autant être considérée comme étant diffamatoire, à ne pas confondre avec blasphématoire. Aucun système ne peut se prévaloir du titre de démocratie si la loi d'un dieu absent est placée au-dessus de la loi établie par les citoyens. Aujourd'hui, la situation s'est inversée puisque, paradoxalement, c'est au nom de la tolérance et de la liberté d'expression qu'on veut interdire la critique des religions alors que ces valeurs ont été acquises contre les prophètes de tous bords. Quand elles ne peuvent plus faire taire les athées en employant la violence, les religions voudraient les faire taire au nom de la tolérance. Pourtant, critiquer les religions n'est pas jeter l'anathème sur les croyants.

Ceci dit, la question de la cohérence des croyants qui n'adhèrent qu'à une partie seulement des textes dits sacrés n'est pas du ressort des incroyants. A eux de gérer leur adhésion partielle à un corpus dogmatique qui déclare lui-même qu'on ne peut l'amputer de tel ou tel passage. Est-ce qu'une religion peut se pratiquer à la carte ? Est-ce qu'on demeure juif, musulman ou chrétien quand on élimine prudemment dans les textes les propos les plus stupides ou barbares ? C'est aux théologiens d'y répondre. Leur métier consiste précisément à extraire du sens, ou inventer du sens, à partir de textes dont l'écriture est autant médiocre que hasardeuse.

En conclusion, je redirais donc que face aux accusations de racisme et d'intolérance, les athées et les agnostiques doivent persister à pratiquer la critique la plus virulente des religions, sans timidité. Cependant, la critique des religions ne sera efficace que si on se débarrasse définitivement de la tentation d'excuser leurs actes ou propos violents par les errements de quelques individus qui en auraient détourné la doctrine. C'est-à-dire qu'on déplace la faute de l'institution vers l'individu. C'est ce que fait le Vatican à chaque pseudo déclaration de repentance. Les propos d'amour et de paix qu'on trouve dans les religions seraient la vraie parole de dieu alors que les appels au meurtre seraient l'expression des maux habituels de l'espèce humaine. Non, tout ça n'est pas cohérent, on ne peut pas scinder des textes dogmatiques à sa guise. Il faut être bien conscient que l'expression d'« extrémisme religieux » est un non-sens puisqu'elle est l'expression fidèle du racisme, de la misogynie et des appels au meurtre inscrits dans les textes. Il faut pouvoir le dénoncer et il faut continuer à réaffirmer, encore et encore, le refus du délit de blasphème.


La religion et le monde politique

Alain MEURICE, 2011-04-29

Le grand combat de nos sociétés dites laïques d'Europe fut la pose d'un éteignoir sur le cléricalisme. les diverses lois sur les congrégations, la laïcisation de l'espace public, donc de l'école, et la séparation des Églises et de l'État ont constitué un succès historique après des siècles d'oppression par l'Église catholique pour ne cite qu'elle. Gloire donc aux valeureux militants de diverses nationalités qui, à la charnière des 19e et 20e siècles, ont permis de contenir les ensoutanés dans leurs sacristies poussiéreuses.

Pourtant, nos nouvelles lois de protection de la laïcité ne constituent qu'une première étape car, comme dans tout débat, elle sont le résultat d'un compromis entre diverses tendances laïques. Il ne s'agit pas ici de contester la pratique du compromis qui est un composant de la marche du progrès en démocratie. Mais il incombe aux continuateurs, ensuite, de dissiper les derniers restes de cléricalisme que la loi de séparation autorise encore dans ses textes. personnellement, je comprends bien que, historiquement, une rupture totale n'est que rarement possible et qu'il faille en passer par des transitions. A titre d'exemple, Parmi les concessions faites aux croyant et ce, dans un grand nombre de pays européens, on constate trop souvent, que les lieux de culte sont confiés gratuitement aux associations cultuelles et les réparations des édifices incombent aux collectivités publiques.

Aujourd'hui, la secte catholique a toujours la libre disposition de bâtiments qui appartiennent pourtant aux citoyens. Or les églises sont vides et leur affectation à des utilisations non religieuses constituerait selon moi, une juste compensation pour casser ce dernier privilège. Malheureusement, le laxisme de politiciens serviles conduit à des situations ahurissantes comme en France, ou à Paris l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet héberge depuis près de trente ans la Fraternité Saint Pie X. On y déverse quotidiennement la haine de l'émancipation individuelle, de l'avortement, de la contraception, de l'étranger, de l'athée, etc., pour y prôner plutôt un christianisme viril.

La trahison de la laïcité réside dans cette collusion entre le politique et le religieux. Les religions seraient devenues respectables et, certains politique proposent même un financement public pour la construction des mosquées. Rien de novateur dans ces prosternations, l'alibi de la sauvegarde de la culture et les baux emphytéotiques permettent aussi, et depuis longtemps, de financer les religions avec des fonds publics. La nocivité des religions ne se réduit pas à leur emprise globale sur les affaires publiques

Il est patent que certaines organisations n'en ont pas bien pris la mesure et enfouissent leur tête dans le sable mecquois au prétexte que la critique de l'islam serait du racisme. Un islamo gauchisme pathologique a ainsi été insufflé à plusieurs cercles médiatiques et associatifs de plusieurs démocraties européennes. et on ne s'étonnera pas non plus de voir les intégristes de tous poils demander le rétablissement du délit de blasphème. A quoi il faut ajouter quelques idiots utiles, des intellectuels flattés de bénéficier d'une célébrité bon marché auprès des musulmanes voilées.

Il y a donc urgence. Les compromissions, la complaisance, voire la fascination pour le sectarisme islamique, relèvent d'une nouvelle forme de syndrome de Stockholm où l'oppression envoûte. Cette étrange hypnose ne serait pas apparue si aucune distinction n'avait été opérée entre cléricalisme et religion. Toutes les religions sont cléricales et ne peuvent pas ne pas l'être. La lecture de la Bible et du Coran en donne les preuves par dizaines. La laïcité ne pourra garantir une réelle libération qu'en rejetant l'emprise religieuse qui s'exerce aussi bien dans la sphère publique que privée.

Contre la nocivité des religions, les lois ne suffisent donc pas. La laïcité ne saurait évidemment s'opposer à la pratique personnelle d'une spiritualité mais on ne peut faire l'économie d'un combat plus général contre les religions qui sont, dans leur essence, l'institutionnalisation des croyances au profit d'une caste de gourous. Il est urgent que se développe, aujourd'hui, un véritable militantisme antireligieux.


L'athée et le religieux

Kamal MUSTAPHA, 2011-04-17

Dire que l'athéisme est une forme de croyance au même titre que toute autre croyance religieuse ou sectaire, c'est chercher à se rassurer soi même sur le bien fondé de sa propre croyance religieuse dont on se doute qu'elle est absurde et sans fondement ! La croyance religieuse pose comme condition préalable et indispensable voire obligatoire, celle d'abandonner tout esprit critique ! En même temps, elle n'impose aucune obligation d'apporter des preuves permettant de démontrer l'existence de ce que l'on avance comme étant une vérité indiscutable !

Si l'athée s'appuie souvent sur des textes et des expériences scientifiques pour avancer une affirmation, il ne sacralise pas ces textes malgré la preuve tangible et vérifiable dans le temps et dans l'espace ! Le religieux, lui, ne s'appuie que sur des textes dits « divins », n'apportant aucune preuve indiscutable, des textes surannés et désuets, souvent flous et pleins de contradictions flagrantes qu'il doit sacraliser sans se poser aucune question ! « C'est ainsi ! ». Pour un athée, la vérité scientifique du 21° siècle peut être remise en question la décennie ou le siècle suivant ! Pour un religieux, la « vérité divine » d'il y a 4000 ans restera toujours une « vérité » quoiqu'on fasse, quoiqu'on lui apporte une contre-vérité ! Tout au plus, il la passe sous silence !

Enfin la religion séquestre l'esprit humain et l'empêche de s'épanouir même dans sa quette du spirituel, en ce sens que la quette du spirituel nécessite une liberté totale dans le questionnement, sans limite, sans tabou, ouvert à toutes les éventualités des plus sublimes aux plus noires, sans s'imposer des lignes rouges et surtout........ne pas hésiter à les franchir !



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