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Archive des commentaires des visiteurs

Sélection de l'an 2001


Ne pas baisser les bras

Gabriel Tremblay, 2001-12-01, En réponse au message de Pennacchio

Vous dites : « De nos jours il faut bien se raccrocher à quelque chose. » Les individus qui affirment ce genre de chose sont bien souvent ceux qui n'ont pas pris le temps de s'interroger convenablement sur la nature de l'alliénation religieuse. Ils préférent croire aveuglément n'importe qui ou n'importe quoi, en autant que cela puisse calmer certaines peurs et craintes face à l'existence. C'est bien sur la voie la plus facile à emprunter, celle ou il n'y a plus de questionnement mais uniquement des conclusions si facilement formulées. Il est toujours plus agréable de s'inventer une autre réalité et de fuir celle ou nous pourrions vraiment avoir une influence. On préfère la paresse et on projete dans un paradis illusoire la fin de toutes infamies sur terre. Pour reprendre les propos du webmaster qui citait Karl Marx : « La religion est l'opium du peuple ».

Vous dites : « Et il vaut mieux croire en un Dieu imaginaire que de donner sa vie sous le controle d'un président de la république. » Qui parle de donner sa vie? Je n'ai pas cette impression. Enfin peut-être pour vous. Personnellement j'aime mieux poser des actions concretes susceptibles d'influencer mon député ou mon président (écriture, commentaires, manifestations) que d'aller faire une prière ou de pleurer sur mon sort à la confession. Je préfère de loin l'action plutôt que la prosternation devant un personnage politique ou pire encore face à une Dieu dont l'existence puise sa véracité uniquement dans l'imaginaire de ceux qui l'ont créé.

Vous dites : « Mais même le plus grand scientifique du monde ne pourrait affirmer honnêtement que l'origine de la première cellule vivante est une équation que l'on résoudra un jour ». Je pense qu'il est difficile pour vous d'accepter qu'il est des choses qui échappent à la compréhension de l'homme. Cela est bien naturel Cependant, votre phrase est completement gratuite et formulée, uniquement en fonction des connaissances actuelles que l'homme dispose en biologie et en microbiologie. Devant la complexité du phémonène et des problèmes qu'il engendre il est facile de baisser les bras et de se dire qu'il s'agit d'une équation impossible à résoudre. L'énigme de l'univers ne se dévoile que lentement à notre investigation. Mais quelle aventure.

Dans la vie, face à un phénomène incompréhensible, il y aura toujours à mon sens deux types d'individus. Tout d'abord dans un coin on retrouvera celui qui est nourri par sa peur, ses émotions et son imagination choisira la facilité. Il se dira : c'est impossible, la Science ne pourra jamais trouver d'explications logiques. C'est l'oeuvre d'un Dieu ou d'une force céleste. Il sera peut-être la prochaine victime d'une secte ou tout simplement le prochain acheteur d'un merveilleux livre du nouvel âge.

De l'autre côté, il y aura cet homme qui abordera le phénomène avec un esprit critique et rationnel. Il accepte que certains éléments échappent à sa compréhension, mais va tenter d'en comprendre le fonctionnement en utilisant un outil appelé « Méthode Scientifique ». Il ne réussira peut-être pas à les résoudre mais laissera des écrits, des théories, des analyses qui pourront par la suite être repris par d'autres individus qui poursuiveront ses recherches. Si l'homme n'aurait pas adopté ce genre de pensée nous serions encore à l'âge de pierre.

Dans les années 1400, les hommes qui habitaient l'Europe croyaient que la terre était plate. Ils s'imaginaient que lorsqu'un navire s'éloignait trop loin des côtes il tombait en enfer. C'était une croyance extrêmement véhiculée à l'époque et qui était amplifiée par tous ces récits de marins qui venaient influencer une population plutôt majoritairement archaïque et sans éducation. Traverser l'océan voyons c'était IMPOSSIBLE ! Une équation impossible. Pourtant il y a eu des hommes comme Christophe Colomb en 1492, qui ont brisé les chaînes de l'Atlantique et il y a eu aussi Magellan. Tous ces hommes ne se sont pas rangés en faveur de la masse, et ont fait avancer les choses.

Finalement, les questions qui sont d'actualité aujourd'hui trouveront peut-être des réponses dans le futur et de nouvelles problématiques feront leurs apparitions. C'est l'évolution. Allez expliquer le fonctionnement d'un ordinateur à un Grec de l'antiquité ou à un paysan du Moyen Âge ! Misère, ils risquent de vous prendre pour un fou furieux. Pourtant se sont des applications qui existent aujourd'hui et qui sont intrégrées à la base de notre société.


Question

Pennacchio, 2001-11-24

Avoir la foi ne veut pas dire qu'on ne sache pas regarder la réalité en face. Pour ma part j'ai eu une éducation laïque. Je possède certaines données scientifiques qui me permettent d'apprendre la vie de façon rationnelle.

Mais même le plus grand scientifique du monde ne pourrait affirmer honnêtement que l'origine de la première cellule vivante est une équation que l'on résoudra un jour. je pense, avec réserve, que nous vivons dans un espace irrationnel. L'intelligence n'est qu'une résultante de la pensée humaine.

On ne peut pas non plus reprocher au gens de croire. De nos jours il faut bien se raccrocher à quelques choses. Et il vaut mieux croire en un Dieu imaginaire que de donner sa vie sous le contrôle d'un président de la république qui ne pense qu'à servir son intérêt.

Je vous conseille donc d'avoir un peu d'indulgence face aux religieux. Et n'oublions pas que nous sommes que des hommes et des femmes qui, face à la dureté de la vie essaient, évidemment avec des erreurs, de combattre la souffrance d'une vie spatio-temporelle infinie.

Remarque du webmestre : Vous dites que la foi n'empêche pas de « regarder la réalité en face », mais vous êtes vous-même un exemple du contraire. Il est tout à fait possible que la science puisse résoudre, dans un avenir proche ou lointain, le problème de « l'origine de la premiere cellule vivante ». Donc, malgré votre éducation laïque (une excellente chose), vous gardez une mentalité un peu créationniste, une mentalité qui trouve ses racines dans la foi religieuse.
L'espace n'est ni rationnel ni irrationnel. Le rationnel, c'est l'observation objective de cet espace. L'irrationnel, dont la religion est le type même, c'est ignorer ou fuire la réalité objective.
Vous dites que la foi est réconfortante ? Au 19e siècle, Marx a dit que la religion était l'opium du peuple. Au début du 21e, vous nous dites sensiblement la même chose. Sur ce point, je vous donne raison..


Les monothéismes rivalisent de mauvaise foi

Sylvie, Vichy, France, 2001-11-12

Bonjour ! C'est avec beaucoup de soulagement que je constate, en parcourant ce site, que ce que j'appelle « la bondieuserie » n'a pas contaminé tous les esprits ; mais, comme par curiosité je me suis promenée sur le web j'ai remarqué que les sites « religieux » (voire les sites de propagande religieuse) étaient beaucoup plus nombreux que les sites athés ou libres-penseurs. Il est d'ailleurs amusant de constater que les monothéismes rivalisent de mauvaise foi (c'est le cas de le dire) pour persuader les lecteurs qu'ils détiennent La Vérité, la seule, naturellement...jusque là, j'étais relativement tolérante envers les croyances personnelles, à condition que les diverses religions respectent les droits fondamentaux de la personne à disposer librement de sa pensée, mais étant donné que l'on en revient à des formes de pensées archaïques, et à de véritables guerres de religion, je me sens l'envie de protester plus vigoureusement ! il est tout de même invraisemblable que l'on ne puisse même plus rire des pratiques les plus ridicules sans s'attirer des menaces de mort... finalement, je me demande si le XVIIIème siècle, avec Voltaire et Diderot, n'était pas plus éclairé que le nôtre. Je me demande quel nom on donnera au XXIème siècle...


Déisme et religion

François, 2001-11-07

Personne de crédible n'a jamais observé directement de dieu, ni de résultat de l'action d'un dieu. Pourtant la majorité des humains ont toujours cru, et croient encore aujourd'hui, à l'existence d'un ou de dieux invisibles et supérieurs à l'humain. Le taux de croyance religieuse demeure important même dans des sociétés où le niveau d'instruction est élevé, comme aux États-Unis et au Canada.. Des sommités de diverses époques que l'on ne peut certes qualifier d'imbéciles, tels que René Descartes et Blaise Pascal au début de la période dite moderne, ont appliqué leur intelligence à concevoir des raisonnements supportant la notion de déité. Malgré le talent de leurs auteurs et les efforts qu'ils leurs ont coûtés, ces modèles prétendûment rationnels ne résistent pourtant pas à une critique même sommaire. En fait, si on veut comprendre pourquoi tant d'hommes croient en un ou des dieux, il faut en chercher la raison ailleurs que dans la logique abstraite. Et encore faut-il que la raison invoquée soit impérative.

L'espèce humaine a connu et connaît toujours un succès biologique indéniable. Elle a littéralement conquis à peu près tous les environnements terrestres, et s'est multipliée comme aucune espèce de sa taille ne semble l'avoir fait auparavant. Depuis les premiers fabricants d'outils, le genre Homo a contrôlé de façon croissante son environnement, au lieu de s'y adapter comme le font les autres espèces. Il l'a fait en transformant des matières premières, en créant des extensions de son corps par des outils, puis en harnachant des sources d'énergie autres celles limités à ses muscles, enfin en créant même des extensions de son cerveau. Sans cette tendance atavique au contrôle, l'espèce humaine ne serait pas ce qu'elle est, et cette tendance est devenue dominante parce qu'elle a permis une expansion sensationnelle de l'espèce.

Il a toujours existé dans l'univers physique quantité de phénomènes échappant au contrôle humain : les mouvements des astres, le climat, la foudre, les tremblements de terre, la maladie, la mort, pour en nommer quelques uns. L'homme primitif ne peut les contrôler par ses outils, sa technologie. Cédant à son besoin inné de contrôle, il invente alors les dieux. En établissant avec eux des liens rituels, ils espère pouvoir exercer un certain contrôle sur ce qui lui échappe physiquement. À mesure que l'homme a évolué, les sociétés dans lesquelles les individus ont eu à vivre sont devenues de plus en plus complexes. Certains individus, par différents processus, ont eu à diriger ces sociétés. Leurs semblables devenaient pour eux un autre objet de contrôle, tout comme l'univers physique. Dans toutes les civilisations, les dirigeants se sont rendus compte que les dieux, en plus de fournir un mécanisme de contrôle sur les éléments physiques, pouvaient aussi servir comme moyen de contrôle sur les hommes.

À mesure que l'avancement de la science, qui est notre compréhension de l'univers, et de la technologie, qui est notre capacité d'agir sur l'univers, se poursuit, des outils physiques apparaissent qui permettent d'agir sur des phénomènes autrefois à la portée des seuls dieux. Les maladies en sont un bon exemple : la plupart de humains ont subsituté les médicaments à la prière, bien qu'il y ait encore des exceptions. Mais il demeure tellement de domaines qui échappent à notre compréhension, ou à nos outils, ou même aux deux, que le besoin de contrôle de son environnement inné à la race humaine continue à favoriser la croyance en une déité et l'invocation rituelle de ce ou ces dieux pour obtenir les effets espérés sur ces phénomènes hors de notre portée.

Les dirigeants contemporains sont aussi conscients que ceux des sociétés antiques de la puissance des religions comme instruments de contrôle des masses. Les dirigeants qui ont tenté de les ignorer ont eu peu de succès, comme en fait foi l'expérience communiste au 20e siècle. Dans de nombeux pays modernes, la religion est explicitement utilisée comme instrument de pouvoir. C'est la cas en particulier des régimes intégristes islamiques. Dans d'autres, encore plus nombreux, la religion est exploitée d'une manière moins formelle, mais non moins évidente. Cette description s'applique autant à la Pologne qu'à l'Irlande, à la plupart des pays de culture latine, et singulièrement aux États-Unis, dont la constitution garantit pourtant la laïcité de l'état, ce qui n'empêche aucunement chaque discours d'un politicien de s'y terminer par un « God bless America » devenu aussi rituel que le "Amen" des prières de l'Église catholique romaine.

Nous sommes loin d'approcher d'un stade de notre évolution scientifique et technologique nous apportant une compréhension totale de l'univers et un contrôle physique sur lui. Les circonstances qui ont donné naissance à la notion de dieu et à l'établissement des religions se perpétueront encore longtemps, et l'espèce réelle Homo Sapiens continuera à évoluer de pair avec l'espèce mythique Deus Omnipotens.


Source de la notion de Dieu

Gabriel Tremblay, 2001-10-17

Je constate malheureusement que l'être humain est avant tout un être sentimental. Les collectivités les moins civilisées ont des chants, une poèsie tandis que la science positive est inexistante. La plupart des êtres humains ont une inclination spontanée à extérioriser et à concrétiser en un être fictif les élans sentimentaux et idéalistes qu'ils ressentent.

L'imagination crée les Dieux à partir des phénomènes réels incompris ; et par processus réciproque, toute particularité devient signe ou présage. « Tout fait incompris est effrayant, tout ce qui, dans les phénomenes de la nature, les événements, les hommes, les animaux ou les plantes, a paru étrange, a causé l'étonnement ou la stupeur, a toujours éveillé la crainte démoniaque, est devenu miracle. » Eliade.

Les émotions, plus dépendantes du système nerveux et des fonctions viscérales, sont les grandes génératrices des Dieux. « Les caravanes perdues dans les sables, les barques naufragées sur la mer, n'ont connu que des suppliants, jamais de blasphémateurs » C'est pourquoi après Épicure, Lénine nous dit de « lutter contre la peur qui crée les dieux ». Il est bien vrai que la peur, l'angoisse, l'anxiété, le désespoir ne sont pas des conditions favorables a l'élaboration de la connaissance, à la réflexion et à l'analyse critique.

Les Etats mystiques : sont des états physiologique singuliers ou le sujet affecté est en proie à des hallucinations sensorielles (optiques, auditives...) Il les interprète en fonction des croyances de la religion dans laquelle il a été élevé. Rien ne peut plus le faire douter désormais. « On a la religion de sa nourrice » écrivait Montaigne.

D'autre part, presque tous les sociologues du XXe siècle ainsi que les historiens et philosophes des religions ont adopté cette interprétation : dans une recherche inconscient de donner une autorité et un prestige plus grand, du chef, aux institutions ou à la loi, on les pose respectivement comme le délégué, l'établissement, ou le commandement d'un Être supra-humain, le Dieu ancêtre ou gouverneur du clan, de la tribu, de la nation, de l'humanité, ou Créateur de l'univers entier doté d'une puissance mystérieuse. Cette origine surnaturelle les soustrait à toute constestation.

Enfin on a personnalisé le concept de Dieu à travers l'histoire. L'homme dès qu'il usa du langage, fit correspondre aux objets réels des signes sonores. Mais il fit l'opération inverse : à chaque symbole verbal, il attacha un objet ou un être réel. Il crut ainsi a l'existence de cet être désigné par ce nom !

L'idée de Dieu a été pour les sociétés humaines suivant les époques, les lieux et les circonstances, bienfaisante et nocive pacifiante et troublante. L'homme crée Dieu à son image et on pourrait dire comme Ernest Renan « Dieu est la raison de ceux qui n'en ont pas. »



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