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Archive des actualités

octobre 2002


Un scout athée ne peut être chef de troupe —  (An atheist eagle scout is given a week to recant or lose his dream of leading)
Marietta NELSON

The Sun —  Bremerton, État de Washington, États-unis, 2002-10-29
Dans la petite communauté de Port Orchard, Darrell Lambert, athée, 19 ans, est scout et chef de troupe. Le conseil régional des Scouts a décidé que Darrell ne peut plus être chef car son athéisme est incompatible avec ce rôle. Afin de garder son poste, il doit déclarer une croyance en dieu, ce qu'il refuse de faire. Une telle déclaration serait, dit le jeune Lambert, un mensonge de sa part, ce qui ferait de lui un mauvais scout.

Voir aussi :

Commentaire du webmestre :
L'association Boy Scouts of America a acquis une réputation de bigoterie et d'homophobie. Elle véhicule le vieux mensonge, cher aux institutions religieuses, selon lequel la pierre angulaire de la morale serait la croyance en un phantôme suprême.


Michel Houellebecq relaxé

Le Monde, 2002-10-24

L'écrivain Michel Houellebecq, poursuivi par des associations musulmanes et par la Ligue des droits de l'homme, a été relaxé, mardi 22 octobre, par le tribunal correctionnel de Paris. Les juges ont estimé que les propos qu'il avait tenu à des journalistes du Figaro-Magazine et du mensuel Lire, en septembre 2001, ne constituaient ni une « injure raciale », ni une « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale ». La décision est conforme aux réquisitions du parquet. Dans ses attendus, le tribunal indique notamment que « l'énonciation d'une opinion personnelle relativement à une religion, envisagée au sens conceptuel du terme, et qui n'est accompagnée d'aucune exhortation ni appel à la partager », ne constitue pas un délit, « même si elle peut heurter ces personnes elles-mêmes dans leur attachement communautaire ou leur foi ». Me Jean-Marc Varaut, avocat d'une partie civile, a annoncé qu'il allait faire appel du jugement.

Voir aussi :

Commentaire du webmestre :
Excellente nouvelle. Une décision saine, contre les ennemis de la libre expression que voudraient, évidemment, criminaliser le blasphème.


Preuve de l'existence de Jésus de Nazareth ?
Aurélie DELÉGLISE

CyberSciences —  Québec Science, 2002-10-23

Sur la pierre d'un vestige funéraire datant du premier siècle de notre ère, un chercheur a découvert ce qui pourrait être la première référence historique à l'existence de Jésus-Christ.
L'inscription « Jacques, fils de Joseph, frère de Jésus » est gravée en araméen (langue parlée au Proche-Orient dans l'Antiquité) sur le côté d'un ossuaire. On a retrouvé cette boîte en pierre de 50 centimètres de long et 3 centimètres de haut, dans laquelle on plaçait les os du défunt, à Jérusalem, en Israël. Les quelques mots gravés pourraient constituer une preuve sans précédent de l'existence de Jésus de Nazareth. C'est ce qu'annonce André Lemaire, directeur d'études à l'École pratique des Hautes Études à Paris (Sorbonne), en France, dans la revue américaine Biblical Archeology Review parue le 22 octobre.
Mais s'agit-il du Jésus dont parle le Nouveau Testament ? André Lemaire n'en est pas tout à fait sûr. Cet épigraphiste (spécialiste de l'écriture) estime probable que l'inscription fait référence à Jésus de Nazareth, bien que rien ne permette de le confirmer.
... L'étude suscite évidemment beaucoup de commentaires dans les rangs de l'Église catholique qui refuse de reconnaître des frères et des soeurs à Jésus. Selon elle, la virginité de Marie, avant, pendant et après la naissance de Jésus, est une vérité de la foi qui ne peut être remise en cause.

Voir aussi :

Commentaire du webmestre :
Il fut un temps ou les chrétiens essayaient vainement de nous convaincre de l'existence de leur « Dieu ». Maintenant, ils seraient bien contents de pouvoir nous convaincre simplement de l'existence de leur messie Jésus. Un homme nommé Jésus a peut-être existé, c'est bien possible. Mais quelle importance ?
Tout le monde accepte l'historicité de Platon, de Marx et de Hitler, mais cela ne constitue pas pour autant une preuve du platonisme, ni du marxisme, ni du nazisme, ni une confirmation d'une quelconque mission messianique.


In God We Trust
Donald CUCCIOLETTA

cyberpresse.ca —  La Presse, Montréal, 2002-10-15
Article sur l'influence croissante des fondamentalistes chrétiens au sein du gouvernement américain. Cette influence est maintenant à son apogée : les fondamentalistes ont complètement investi la Maison Blanche.
L'auteur est historien et enseigne à la Plattsburgh State University de New York. Il est aussi membre de l'Observatoire sur les États-Unis de la chaire Raoul-Dandurand, UQÀM (Université du Québec à Montréal).

Depuis deux semaines, la politique étrangère des États-Unis, avec ce que les observateurs de la scène internationale ont intitulé, la doctrine Bush, confirme qu'elle est devenue le véhicule transportant la mission morale étasunienne à travers le monde.
Certains diront que cette mission morale a vu le jour avec le début de la guerre froide et qu'elle a connu son plus fort paroxysme quand Reagan désigna l'Union soviétique comme l'Empire du Mal. Pendant la guerre froide, l'élément religieux (croyants - in God We Trust - contre les athées communistes) avait été omniprésent sans toutefois être au coeur même de la politique étrangère du gouvernement étasunien.
...
Avec l'arrivée de Ronald Reagan au pouvoir, on a pu clairement percevoir, pour la première fois depuis les années trente (avec le procès Scopes, sur l'enseignement de la théorie darwinienne dans les écoles et le mouvement du revivalisme religieux qui a donné naissance aux preachers modernes tel Billy Graham), une implication et un lien entre la politique et la droite religieuse.
C'est ainsi qu'on a vu apparaître dans l'antichambre du pouvoir à Washington les Jerry Falwell, les Pat Roberston (candidat lui-même à la présidence) et leurs organisations comme, entre autres la Moral Majority et la Christian Coalition.
...
La situation actuelle est plus inquiétante. Les fondamentalistes chrétiens ne sont plus dans l'antichambre du pouvoir, ils sont désormais au pouvoir. Cette théocratie tant convoitée par John Winthrop et Cotton Mather (les leaders et penseurs du mouvement des Puritains dans la colonie de la baie de Massachusetts), est-elle en train de s'installer subtilement dans la société et la culture politique étasuniennes? C'est sûr qu'avec un discours qui contient des phrases telles que « Vous êtes avec nous ou contre nous », « nous sommes le Bien, eux sont le Mal », « C'est un combat de la civilisation du Bien contre la civilisation du Mal », « Jésus est le roi de l'Amérique », l'idéal d'une Nouvelle Jérusalem de Winthrop et compagnie semble plus près d'être atteint au 21e siècle que de leur vivant (17e siècle).
Non satisfait d'installer les porteurs de la parole du Christ au pouvoir à Washington, la nouvelle doctrine Bush (sur la politique étrangère) veut la propager à travers le monde telle une mission apostolique. Dans ses commentaires aux journalistes à propos de cette nouvelle doctrine, Ari Fleischer, porte-parole de la Maison-Blanche, a dit que « les États-Unis utiliseront leur puissance pour reprendre le bien dans le monde ». Évidemment, selon cette doctrine, les États-Unis sont les seuls à incarner le Bien. Ari Fleischer poursuit en indiquant que le concept de libre-échange n'est plus un concept propre au domaine des sciences économiques, mais plutôt un « principe moral ».


Le pape a canonisé le fondateur de l'Opus Dei
Henri TINCQ

Le Monde, 2002-10-08

C'est le 465e saint canonisé par Jean Paul II depuis le début de son pontificat en 1978. Un record absolu. Le pape a en effet conduit à l'« honneur des autels », dimanche 6 octobre à Rome, José Maria Escriva de Balaguer (1902-1975), fondateur en 1928 de l'Opus Dei, dix ans seulement après l'avoir béatifié. Son « procès » aura été l'un des plus rapides de l'histoire avec celui de Thérèse de Lisieux (canonisée 28 ans après sa mort) et bientôt avec Mère Teresa.
...
Quatre-vingts pays étaient représentés, ce qui donne une idée de l'extension de l'Opus dans tous les continents. De même, le nombre et la diversité des hommes d'Eglise (près de 500 évêques et cardinaux) et des responsables politiques venus d'Espagne, d'Italie (de Gianfranco Fini, numéro deux du gouvernement Berlusconi, à Massimo d'Alema, ancien président du conseil de centre-gauche), d'Amérique latine et d'Afrique présents à la cérémonie soulignaient-ils le progrès de l'influence d'une organisation à qui il est reproché de fréquenter les allées de tous les pouvoirs....
...
Le pape n'a pas craint d'affronter aussi les polémiques visant l'Opus Dei : sa collaboration avec le franquisme dans cette Espagne où sont nés le nouveau saint et son Œuvre (Le Monde, 2002-10-04), sa culture du secret, son élitisme, ses finances, son goût des privilèges....
L'effort ainsi fait par le pape pour distinguer la mémoire et la spiritualité de José Maria Escriva (la « sanctification » de la vie ordinaire) des dérives reprochées à son Œuvre serait méritoire si l'on ne savait que Jean Paul II n'a lui-même cessé de favoriser le particularisme de l'Opus Dei. En 1982, il a créé pour lui un statut de prélature personnelle, un diocèse sans territoire, actuellement dirigé par Mgr Xavier Echevarria. Il a nommé plus d'une douzaine d'évêques appartenant à l'Œuvre, dont le cardinal Juan Cipriani, archevêque de Lima, fortement contesté au Pérou pour son rôle sous l'ex-présidence Fujimori.

Voir aussi :


Visite à Lévi-Strauss
Didier ERIBON

Le Nouvel Observateur, 2002-10-03
Levi-Strauss s'exprime au sujet de l'affaire Houellebecq.

Quand nous évoquons la montée des intégrismes religieux, le propos de Lévi-Strauss se fait plus ferme: "J’ai dit dans “Tristes Tropiques” ce que je pensais de l’islam. Bien que dans une langue plus châtiée, ce n’était pas tellement éloigné de ce pour quoi on fait aujourd’hui un procès à Houellebecq. Un tel procès aurait été inconcevable il y a un demi-siècle; ça ne serait venu à l’esprit de personne. On a le droit de critiquer la religion. On a le droit de dire ce qu’on pense." Mais alors, qu’est-ce qui a changé? "Nous sommes contaminés par l’intolérance islamique. Il en va de même avec l’idée actuelle qu’il faudrait introduire l’enseignement de l’histoire des religions à l’école. J’ai lu que l’on avait chargé Régis Debray d’une mission sur cette question. Là encore, cela me semble être une concession faite à l’islam: à l’idée que la religion doit pénétrer en dehors de son domaine. Il me semble au contraire que la laïcité pure et dure avait très bien marché jusqu’ici."


Salman Rushdie défend Michel Houellebecq poursuivi pour injure raciale

cyberpresse.ca —  Agence France-Presse, 2002-10-02

Salman Rushdie a pris la défense de l'écrivain français Michel Houellebecq, actuellement jugé en France pour injure raciale et incitation à la haine religieuse, dans une tribune publiée mercredi dans le Washington Post.
Salman Rushdie, qui intitule son article « bâillonné à Paris », dénonce les poursuites lancées par trois organisations musulmanes françaises, estimant que « les accusations contre lui se sont avérées ridiculement légères ».
Rushdie, un auteur britannique d'origine indienne, avait été condamné à mort par une fatwa de l'ayatollah Khomeiny en 1989 parce que le leader iranien estimait blasphématoire son roman Les versets sataniques.
M. Rushdie, qui vit actuellement à New York, salue le roman Plate-forme et assure que Michel Houellebecq est un « écrivain largement reconnu comme l'un des meilleurs nouveaux talents en Europe, même s'il n'est pas facile ».
Selon lui, ce ne sont pas les assertions de Houllebecq qui risquent « d'accroître l'antagonisme contre les musulmans en Occident », mais c'est bien « l'attaque des musulmans contre lui » qui « risque ce créer un choc en retour en ces temps difficiles ».
Il faut espérer, conclut Rushdie, que la « loi sur le blasphème » ne sera pas effectivement réintroduite en France, lors du jugement prévu le 22 octobre.
Le romancier français polémique, qui jouit d'un grand succès en librairie, a affirmé que « la religion la plus con, c'est quand même l'islam » mais il s'est défendu devant la justice de mépriser les musulmans.



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